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 I'm forever yours, faithfully.

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Le Destin

hehe
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Le Destin
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Date d'arrivée : 14/07/2011
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hehe
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MessageSujet: I'm forever yours, faithfully.   I'm forever yours, faithfully. EmptySam 3 Mai - 2:03

Citation :


☆ ☆ ☆‎
You bought a star in the sky tonight,
Because your life is dark and it needs some light,
You named it after me, but I’m not yours to keep,
Because you’ll never see, that the stars are free

brandon-starks@tumblr ☆ matd@buy the stars

Anastasia "Ana" Wakefield
vingt-deux ans ○ canonsburg, md ○ wuthering heights
étudiante en marketing, serveuse à temps partiel


☆ Ana a grandi entre Canonsburg et Miami, deux villes qui contrastent autant que les deux vies qu'elle a mené une partie de son existence. En effet, ses parents ont divorcé peu avant sa naissance pour des raisons qui lui sont aujourd'hui encore inconnues, et, ainsi, elle s'est retrouvée partagée entre deux univers totalement opposés : une existence modeste et calme avec sa mère la plupart du temps et une vie beaucoup plus mouvementée accessoirisée d'une situation financière particulièrement aisée du côté de son père, pendant les vacances scolaires. Son père était le PDG d'une grande multinationale - une entreprise familiale - et le propriétaire des Miami Heat jusqu'aux quinze ans d'Ana où il a été privé de ses biens et condamné à une lourde peine de prison pour détournement de fonds. Ana ne l'a pas vu depuis et n'est pas impatiente que cela arrive, vouant une haine particulière à l'égard de son paternel. ☆ Ana est parfaitement bilingue et parle aussi bien l'anglais que le russe (avec un accent particulièrement convaincant dont elle n'arrive à se défaire une fois énervée). Elle a été élevée avec ces deux langues, sa mère étant russe. Elle sait également très bien parler français et a quelques notions d'espagnol, mais rien de bien brillant. ☆ Sa chevelure rousse a longtemps été le sujet des moqueries qu'elle subissait à l'école, ce qui l'a conduite à plusieurs reprise chez le chef d'établissement car elle en venait rapidement aux mains. Au lycée, la tendance s'est tournée vers la honte que représentait son père et son poids, bien que parfaitement convenable, ce qui a souvent fait dégénérer les choses également. ☆ Ana est une fervente admiratrice des Miami Heat. Petite, sa passion était cultivée par son père bien évidemment, mais la rousse a bien rapidement pris son "indépendance" et aujourd'hui encore, elle ne se voit pas encourager une autre équipe que la sienne. Ceci est souvent le sujet de taquineries de la part de ses amis, qui supportent généralement une équipe un peu plus locale. ☆ C'est une fangirl en puissance. Elle passe son temps libre à regarder des séries télévisées et à mettre à jour son tumblr. Son vocabulaire de base est composé du verbe shipper, et d'autres "mots" tels que asdfghjkl;; et omg, voire otp. Ça lui fait passer le temps et ça lui change les idées. ☆ La jeune femme a toujours eu les pieds sur terre malgré la richesse de son géniteur. Elle a toujours été très humble et son arrogance s'est toujours basée sur ses capacités intellectuelles et non sur son argent. Elle a toujours fait la distinction entre la vie à Canonsburg et celle à Miami et n'a jamais fait d'amalgame. Toutefois, elle n'a pas mis les pieds à Miami depuis sept ans et ne compte pas y retourner. Elle n'a jamais rendu visite à son père en prison et ce n'est pas dans ses projets. ☆ Sa mère s'est remariée il y a deux ans et aujourd'hui, voyage beaucoup avec son nouvel époux. Ainsi, Ana vit seule dans la maison de son enfance et prend le train tous les jours pour aller étudier le marketing à Snow Hill. Elle a un petit travail de serveuse au Grill deux soirs par semaine et les week-ends pour payer ses études. ☆ Il est très rare de la voir en pantalon ou en jean. On peut remarquer son côté perfectionniste rien qu'en la regardant de la tête aux pieds ; bien que ces derniers mois elle s'est considérablement relâchée (ce qui a inquiété ses proches quant à son état), elle ne sort(ait) jamais sans être impeccablement coiffée, bien maquillée et avec une tenue particulièrement travaillée. ☆ Pour rattraper son retard dans ses matières suite à un manque de travail ces derniers mois et afin de ne pas rater son semestre, Ana a commencé à prendre des médicaments pour limiter ses heures de sommeil afin de pouvoir étudier correctement et travailler en même temps. Personne - mis à part son ami Sirius - n'est au courant et pour le moment, les choses sont sous son contrôle. ☆ Elle peut paraître très arrogante, perfectionniste, narcissique et donc détestable, mais elle a un côté amical et un peu taré totalement appréciable, qui lui donnent un aspect humain. Et oui, Ana est humaine. Les habitants de Canonsburg, de part le fait qu'elle ne soit plus que l'ombre d'elle-même actuellement, s'en rendent de plus en plus compte.

Ana est gauchère. ☆ Peut de personnes ne connaissent son prénom en entier. ☆ Elle a fait de la gym plus jeune, puis a dû arrêter après s'être déboité l'épaule et avoir subit une opération. ☆ Elle a peur des clowns et des marionnettes. ☆ Lorsqu'elle s'énerve, elle parle souvent en russe. Ou alors elle prend juste l'accent, sans s'en rendre compte, ce qui fait souvent rire (ou peur, à voir) son interlocuteur. ☆ Elle veut voyager. ☆ Elle n'a pas de tatouages. ☆ Elle a été boulimique un temps, au lycée. Grâce à ses meilleurs amis, elle s'en est sortie sans aide médicale mais depuis quelques temps, elle s'est aperçu que l'on ne se débarrasse jamais réellement de ses anciens démons. ☆ Elle a toujours eu une mauvaise vision d'elle-même mais préfère montrer une jeune femme sûre d'elle au monde. ☆ Elle adore les fruits rouges. ☆ Elle fait très attention à ce qu'elle mange. ☆ Elle est fan de chaussures. ☆ Elle a économisé de nombreux mois et à l'aide de sa mère, elle a réussit à se payer un iPhone et un MacBook Air, non sans difficultés. Mais elle se voit difficilement s'en passer, ne serait-ce que pour les cours. ☆ Elle n'a pas de voiture et emprunte celle de sa mère tant qu'elle est absente.
☆ Canonsburg est une ville plutôt sympathique, n'est-ce pas? Canonsburg, c'est ma maison. J'ai grandis ici, je connais l'endroit par cœur, des forêts aux plages. J'y ai fais les quatre cent coups avec Max et Gus jusqu'à.. Ce que ça dégénère, en quelques sortes. J'avoue volontiers que les souvenirs me retiennent plus que la ville en elle-même. Pour une jeune femme pour moi, il faut avouer qu'une petite bourgade comme Canonsburg n'est pas l'idéal. Mais je l'aime, j'aime ses habitants. Je connais plus ou moins tout le monde et je me sens chez moi. Si je pars un jour, je sais que je reviendrai. ☆ Quels sont tes ressentis face à la fusillade survenue l'an dernier? J'y ai perdu mon meilleur ami, une part de moi. Max était comme mon frère. J'ai grandis avec lui, avec Gus nous étions le golden trio. J'ai perdu une tonne d'amis, de connaissances, également. C'est horrible, réellement. J'ai l'impression de revivre l'instant où j'ai vu Max sur un brancard à chaque fois que j'arrive sur le parking du supermarché.. Mais je suis heureuse que l'affaire soit close. Harris croupit en prison, désormais. Et dire que j'ai fais toute ma scolarité avec lui dans mon établissement, ça fait froid dans le dos. ☆ Tes ambitions, dans la vie, c'est quoi? Devenir chef de marketing dans une grande entreprise, vivre heureuse, trouver l'amour et fonder une famille. Ouais, ça m'a l'air pas mal, comme programme.

I'm so sorry that I wasted your time
because you really do mean a lot to me.
The Perks of Being a Wallflower.

♢ PRÉNOM + PSEUDO. Aude, alias Hungry Eyes., alias Doudou. Tu peux pas test Cool♢ ÂGE + RÉGION/PAYS. Je vis dans l'Ain. Tu connais pas? T'en fais pas jeune padawan, c'est tout à fait normal  next  C'est en Rhône-Alpes, entre Lyon et Genève. ♢ D'OÙ TU CONNAIS MG? C'est mon bébé.  00  héhé  ♢ COMMENTAIRES. Cacahuète  I'm forever yours, faithfully. 2029993934  I'm forever yours, faithfully. 2280027887 
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MessageSujet: Re: I'm forever yours, faithfully.   I'm forever yours, faithfully. EmptySam 3 Mai - 2:45

Citation :


☆ ☆ ☆‎
I fought for you, The hardest, it made me the strongest,
So tell me your secrets, I just can't stand to see you leaving,
But heaven couldn't wait for you

mccallsscott@tumblr ☆ beyoncé@heaven

Ana détestait ce genre de journées. De toutes façons, Ana détestait le moyen de février de toutes façons - il faisait trop froid, l'hiver s'éternisait bien trop à son goût, elle qui avait besoin de soleil au quotidien. Mais cette journée était différente et la jeune femme l'avait senti aussitôt elle avait ouvert les yeux. Un mauvais pressentiment lui torturait l'estomac et la météo, peu conciliante, ne semblait pas lui être d'un grand réconfort. Malgré les températures de saison qui, naturellement, n'étaient pas très élevées, l'air restait lourd et l'homogénéité des nuages dissimulait le soleil, créant une atmosphère monotone et empêchait de se faire une idée plus ou moins précise sur l'heure qu'il était. La jeune femme détestait ce genre de samedis, qu'elle était censée dédicacer à ses études, et où le temps ne semblait pas passer. Un léger soupir s'échappa de ses lèvres et Ana détourna ses yeux de la fenêtre, prit une nouvelle gorgée de thé. Elle tenta de se concentrer à nouveau quelques instants sur son ordinateur portable et le cours de stratégie internationale de la vieille ; en vain. Sa concentration semblait limitée ces derniers temps et un rien la distrayait. Ce qui ne lui ressemblait pas et l'agaçait pas mal. Quelques minutes non productives supplémentaires suffirent et la rouquine jeta les armes, abandonna et s'enfonça dans son siège. Alors qu'elle s'étirait légèrement, son regard se posa, tel un automatisme, sur Gus, assit sur le canapé, face à la télévision. Gus. Un léger sourire éclaira son visage pale quelques secondes. Rien que de le voir, sans même lui parler, cela suffisait à améliorer, ne serait-ce que vaguement, son humeur. Toutefois, voyant l'expression très franchement perplexe du visage de son petit-ami, Ana se mordilla légèrement la lèvre inférieure, inquiétée par la façon dont Lancaster contemplait son téléphone, sourcils froncés. Quelque chose ne va pas? Ana Wakefield était encore bien loin de s'imaginer à quel point cet après-midi allait changer sa vie et ce, à tout jamais. Augustus mit un temps qui lui sembla fou à répondre. Avant d'ouvrir la bouche, il se leva d'un bond et fonça vers l'entrée de la modeste demeure familiale d'Ana, qui le suivit, un peu déconcertée. Elle continua à l'interroger alors qu'il enfilait ses chaussures et sa veste à la va-vite avant de l'imiter, et Gus ne répondit qu'une fois que le jeune couple fut en chemin vers sa Jeep. Max m'a envoyé un SOS. Quand tu l'as eu au téléphone il y a un quart d'heure, il t'a bien dit qu'il allait au supermarché? - Il a dit qu'il allait faire quelques courses pour ce soir. En effet, comme souvent, le Golden Trio était censé manger ensemble, chez Ana. Rien de bien solennel, juste un vieux petit groupe d'amis qui se rassemble autour de burgers maison avec de la bonne bière. Malgré leurs études assez prenantes et le couple que formaient aujourd'hui Gus et Ana, les trois meilleurs amis trouvaient toujours un temps pour se retrouver ensemble, comme avant, comme si les années ne s'étaient pas écoulées - mais il était vrai que rien n'avait vraiment changé. Ensemble, ils redevenaient les gamins qu'ils étaient encore une dizaine d'années auparavant, toujours liés par cet incroyable amour et ce grain de folie qui leur était propre. Gus roula extrêmement vite cet après-midi là ; et cela n'était pas dans ses habitudes. En temps ordinaire, bien qu'Ana appréciait l'adrénaline, il ne s'autorisait pas ce genre d'excès qui pouvait dangereux avec sa douce à ses côtés, il était toujours prudent au volant. Les SOS étaient vraiment synonyme de réelle urgence, entre eux. Jamais ils n'étaient utilisés à d'autres fins que pour prévenir que quelque chose de réellement important ce produisait - et en général, il allait de la sécurité de l'ami concerné. Si, en temps normal, ces trois lettres se traduisaient par le côté casse-cou ou la maladresse de l'un d'eux qui l'aurait conduit à l'hôpital ou un problème familial important, le jeune couple sentait bien, en se contentant que de brefs regards, que c'était différent. Que quelque chose clochait - et ils n'allaient pas tarder à découvrir quoi. What the hell? Ils devaient être à cinq cent mètres du supermarché et les rues commençaient à être excessivement bouchées pour une petite ville comme Canonsburg, même par un samedi après-midi. Les chaussée et trottoirs étaient envahis par ambulances, police et médias locaux, piquant au vif la curiosité et l'inquiétude des deux jeunes adultes qui ne savaient pas réellement à quoi s'attendre. Au pire, sans doute. Mais qu'était le pire, dans ce genre de situation? Sans réfléchir d'avantage, Gus fit un semblant de manœuvre et une fois sa voiture un tant soit peu garée, il sauta de la voiture et entraina Ana dans une course effrénée, slalomant entre les voitures et les personnes qui s'agitaient. Une boule se forma dans le ventre de la jeune femme qui attrapa la main de son petit-ami, comme pour se rassurer. Ana avait beau serrer de toutes ses forces, le résultat ne fut pas bien concret et c'en était perturbant - Gus avait toujours eu le don d'arriver à calmer ses angoisses dans n'importe quel cas. Deux heures vingt. Le brouhaha ne semblait pas parvenir à atteindre ses oreilles ; à dire vrai, elle avait l'impression d'être sous l'eau tant ses réflexes étaient lents, tant ce qu'elle entendait semblait venir de loin et elle retenait sa respiration sans même réellement s'en rendre compte. Parmi cette marée de monde, elle ne savait même pas ce qu'ils cherchaient: un miraculé d'on ne sait quelle catastrophe, un blessé ou un cadavre? Elle ne comprenait rien à ce qui se passait et Gus avançait tellement vite.. Et puis, d'un coup, elle s'arrêta. Elle tira violemment sur la main d'Augustus qui se stoppa net dans sa lancée. Elle le vit. Ce qu'elle voyait la terrorisait et lui filait la nausée à la fois. Elle resta debout, stoïque. Les informations mirent un instant à atteindre son cerveau engourdi. Gus semblait avoir du mal à comprendre également. Il était entouré d'ambulanciers qui tentaient tant bien que mal de le faire revenir ou du moins, c'est ce qu'Ana avait cru comprendre, en contemplant les paupières closes du jeune homme. La bouche d'Ana s'ouvrit mais aucun son n'en sorti. Non. Non. Elle sentit ses genoux défaillir lorsque son cerveau arriva à identifier le jeune homme, un trou béant au ventre. Max. Non. Pas Max. Pas ici, pas maintenant. Elle sentit les bras de Gus autour d'elle, la soutenant et l'empêchant de s'effondrer au sol.  Elle était déconnectée de la réalité. La respiration commença à lui manquer, les larmes commencèrent à lui brouiller la vision. C'est fini. Heure du décès, deux heures vingt-deux.

Citation :


☆ ☆ ☆‎
Our memories, They can be inviting,
But some are altogether, Mighty frightening,
As we die, both you and I, With my head in my hands, I sit and cry
Don't speak, I know just what you're saying,
So please stop explaining, Don't tell me cause it hurts

iamnevertheone@tumblr ☆ no doubt@don't speak

Les heures étaient devenues des jours, les jours des semaines, les semaines des mois. Vivre sans Max, vivre comme si de rien n'était, comme s'il n'avait jamais existé, n'était pas chose aisée. Comment pouviez-vous simplement continuer à vivre après avoir perdu votre meilleur ami? Celui qui avait toujours été là depuis toujours, qui était comme votre jumeau, une petite partie de vous? Les pièces de chez Ana étaient vides, froides et mornes. Le tic tac de l'horloge seul perturbait le silence. Tout semblait n'attendre qu'une chose afin de reprendre vie : le rire de Max. Son rire manquait à la rouquine comme le soleil nous manquait au cours d'un incroyable et long hiver. Mais, aujourd'hui, toute sa vie ne serait qu'un hiver taciturne, au final. Le rire du jeune homme lui manquait tout comme son attitude, tantôt désinvolte tantôt lourde parfois, son côté tactile et nounours, son odeur, ses bras. Lui. Il était cette pièce importante au puzzle qui constituait le quotidien d'Ana et plus qui n'était pareil sans lui. Étonnamment, c'était elle qui tenait le mieux le coup. Elle a perdu du poids, elle a perdu sa joie de vivre, son sourire. Mais elle continuait à se lever tous les matins, elle continuait à se battre. Elle continuait à se tenir droite, la tête haute. Pour Gus. Un Gus qui n'était plus que l'ombre de lui même, un Gus qui, lui, ne tenait absolument pas le coup. L'état du brun semblait empirer de jour en jour. Il semblait refuser de vivre sans son acolyte, sans son allié, son frère de cœur. Ana restait là, quoiqu'il arrive, à ses côtés, lui tenait la main et le soutenait. Elle était là lorsqu'il faisait ses crises de nerfs, ses crises d'angoisse, ses crises de larmes. Elle l'observait taper sur les meubles puis, une fois ses accès de violence disparus, elle l'enlaçait et le tenait jusqu'à ce qu'il s'endorme, généralement. Ce processus pouvait se répéter plusieurs fois par jour mais jamais elle ne manqua à son poste. Elle fatiguait, certes. Mais elle l'aimait, Gus. Ce mec, elle l'avait dans la peau. C'était pour lui et uniquement pour lui qu'elle ne partait pas à la dérive. Elle savait très bien que sans elle, il n'y arriverait pas. Et l'inverse est vrai. Tenir bon pour Gus, cela restait tenir bon tout de même. Elle ne s'autorisait à fermer l'œil qu'une fois sûre et certaine qu'il était plongé dans un sommeil dénué de cauchemar, elle ne mangeait que s'il acceptait d'avaler quelque chose - ce qui fut plutôt rare. Elle faisait beaucoup pour deux, beaucoup plus que certaines personnes n'accepteraient de le faire. En réalité, si Ana pouvait respirer pour deux, elle le ferait, sans même hésiter une seconde et broncher un seul instant. Pour Gus, elle irait au bout du monde. Beaucoup disent que c'était parce qu'il est son premier amour, mais pour elle, ce n'était pas une question de titre. Il était son ancre, il l'avait toujours été. Mais à ce jour, huit mois après la disparition de Max, il était bien plus qu'important. Elle perdait un peu de la cadence, c'est vrai. Mais c'était pas grave, elle y arriverait, elle le savait. Gus ne réagissait pas réellement à la détresse de sa petite-amie, mais elle ne se faisait pas tellement de soucis là dessus. Ils se relèveraient ensemble. Elle voulait juste qu'il aille mieux et rien d'autre ne semblait avoir d'importance à ses yeux. Elle avait déjà perdu son premier meilleur ami ; jamais elle ne supporterait de perdre le dernier, qui était désormais l'unique personne à laquelle elle tenait le plus monde. Elle irait mieux lorsqu'il reprendrait des couleurs. C'est comme ça qu'ils avaient toujours fonctionné, les deux là. Jusqu'à présent, c'était Gus qui servait de roc à la rouquine. Cet échange de rôles était donc une nouvelle chose pour eux deux et perturbait Ana autant que cela perturbait Gus - il était simplement trop mal pour y remédier. Cela viendrait avec le temps. Ils avaient toujours eu quelque chose de différent ce qu'Ana avait Max, ou de ce que Gus avait avec lui. Cette étincelle, ce sentiment - qui s'était manifesté depuis l'enfance chez Gus, mais qui ne s'était développé qu'à l'adolescence chez Ana. Tout le monde - Carstairs le premier - disait qu'ils se sont bien trouvés et  c'est vrai. Tellement semblables mais complémentaires à la fois; Évidemment, très souvent même, ça faisait des étincelles. Tout couple avait ses haut et ses bas et avec deux caractères aussi explosifs que les leurs, comment pouvait-il en être autrement? A cet instant, leur duo semblait être au point mort. Mais Ana ne perdait pas espoir, elle s'accrochait. Après tout, ils n'étaient faits l'un pour l'autre. Mean to be, endgame. Ils ne s'en sortiraient que plus forts, non? Et puis, un jour, elle rentra de la fac. Elle s'annonça, ferma la porte d'entrée de sa maison. Sa mère voyageant beaucoup et étant de ce fait absente, Ana et Gus profitaient ainsi de la tranquillité et de l'espace que proposait la demeure familiale de la rouquine. Bien que rien d'officiel n'a été déclaré, il semblait qu'ils vivaient ensemble ici depuis quelques années déjà. Ana sortit son ordinateur portable de son sac et se dirigea vers le salon, où elle trouva Gus, assit sur le canapé. Le jeune homme fixait ses mains, il jouait avec. Il était nerveux. Il faisait ça lorsqu'il est nerveux. Hey. Il ne la regarda pas et Ana haussa les sourcils, surprise. C'était rare. En réalité, ça n'arrivait qu'en cas particuliers parce que lorqu'elle pénétrait dans une pièce, les yeux d'Augustus se posaient sur elle, même une fraction de seconde, par réflexe. Cette habitude était vieille comme leur amitié et, autrefois, à une période qui lui semblait remonter à des années lumières, un léger sourire étirait les lèvres du jeune homme. Et il en était de même dans l'autre sens. Ils ont toujours eu cette connexion, cette attraction, c'était indéniable. Finalement, elle prit son courage à deux main et la jeune femme s'assit à ses côtés. Elle ne le toucha pas et se fit violence pour garder ses distances. Elle sentait que quelque chose cloche. Non, en fait, elle savait déjà ce qui se passait, en réalité. Elle ne voulait juste pas se l'avouer car l'horreur de la situation la figeait d'effroi. Elle niait en bloc toutes les pensées qui se bousculaient avec violence dans son esprit. Qu'est-ce qui se passe? Augustus passa une main sur sa nuque ; il ne savait pas comment s'exprimer. Ciel. Même ses gestes forçaient Ana à se rendre à l'évidence. Ana ferma les yeux. Fort. Comme si elle était en plein cauchemar. Ses mains se serrèrent en deux poings, comme pour se contrôler. Oui, elle cherchait à se contrôler. Pas de réaction impulsive. Une boule se forma dans le ventre de la jeune femme, un peu comme l'après-midi où elle a perdu Max. Parce qu'elle était en train de perdre Gus à cet instant et ses pires craintes se confirmèrent : elle était en train de tout perdre. Ce qui se passe? Ce qui se passe, An, c'est que j'te bouffe. Je t'empêche d'avancer. Oui. Non. Elle s'en fichait, clairement. Non, sincèrement, elle n'en avait rien à faire. Elle n'en avait rien à faire, rien à fiche, rien à foutre, rien à branler. Elle sentit la panique monter en elle et elle garda les yeux clos, sachant pertinemment que si elle les ouvrait, elle ne pourrait empêcher les larmes de les envahir. Ses poings se resserrèrent un peu plus et ses ongles s'enfoncèrent dans ses paumes. Si la douleur physique était présente, c'était son cœur et une petite partie encore saine de son esprit qui criaient à l'aide. Non, Gus n'était pas un handicap pour elle. Certes ils n'avançaient pas, mais il était son ancre. Celui qui l'empêchait de perdre la raison. Elle avait l'impression de se noyer, de perdre pied et la panique la gagnait un peu plus à chaque seconde. Sa respiration se fit difficile. Je t'aime. Elle lâchait cela comme si c'était la réponse à tout. Et ça l'était. Vraiment; Elle ouvrit les yeux et, comme elle l'avait prédit, les larmes dévalèrent ses joues pâles contre sa volonté. Ses yeux croisèrent quelques instants ceux de Gus et elle n'osa tenter de décrypter ce qu'ils véhiculaient. Ses épaules se mirent à trembler et elle prit sa tête entre ses mains, ne supportant plus de regarder Augustus l'abandonner une seconde de plus. Il la quittait. Il la larguait. Bordel, si on lui avait dit quelques mois auparavant que cela arriverait, elle aurait rit. Gus aurait rit. Max aurait rit. Ne me laisse pas. S'il te plait, j'y arriverai pas sans toi, Gus. Lancaster se passa une vain sur le visage. Les choses étaient bien plus compliquées qu'il ne le pensait et il dû se faire violence pour ne pas craquer à son tour, prendre (sa) rousse dans ses bras, retirer tous ses propos et la supplier de le pardonner. Il souffrait également, mais c'était pour elle qu'il faisait tout cela. Il serait égoïste de craquer. Il gardait espoir pour elle ; ça n'irait pas un temps, certes, mais ça irait en suite. Il ne supportait pas de la mettre dans cet état là. Que ça soit celui où elle était à cet instant ou de la condamner à veiller sur lui, jour et nuit, alors qu'il se laissait aller à son malheur. Après tout, elle avait perdu Max elle aussi. Pourquoi devait-elle mettre sa peine de côté alors que lui, sa douleur, elle le suivait à tout moment? C'était injuste. Il refusait de la laisser faire cela, même par amour. Pour leur amour, la chose qu'il chérissait sans doute le plus au monde. C'est fini. Deux mots, huit lettres, trois syllabes. Et c'est tout une histoire qui s'effondrait. Une histoire d'amour, mais une histoire d'amitié avant tout. Une histoire qui semblait vieille comme le monde, qui semblait avoir été prédestinée, une prophétie écrite dans les étoiles bien avant leurs naissances. Ils étaient faits pour être ensemble. Ana éclata en sanglots et ne dégagea pas ses mains de son visage. Elle ne supportait pas qu'il la voie ainsi. Lui ou n'importe qui d'autre. Après tout, peut-être que c'est ce qu'il veut. Devenir n'importe qui. Mais elle n'arrivait même pas à le détester, c'est plus fort qu'elle. Je suis désolé, Ana.. Tu mérites amplement mieux comme histoire. À ses yeux, elle méritait tout ce qu'il n'aurait jamais pu lui offrir. Un château, la lune, toutes les pierres précieuses du monde, une bague de fiançailles qui vaut des millions, une maison confortable et une vie à deux digne des plus grands films d'amour qu'ils affectionnaient tant regarder ensemble. Elle méritait un homme, un vrai, quelqu'un qui prendrait soin d'elle, pas quelqu'un qui se laisse dépérir et qui la laissait veiller sur lui malgré tout. Il savait très bien qu'elle s'en fichait et refusait d'avouer que tout ce dont elle a besoin ; tout ce qu'elle veut, c'était lui. Alors Augustus se leva. Il n'osa même pas l'embrasser sur le sommet de la tête, comme il le faisait depuis toujours lorsqu'elle n'allait pas bien que cela le tuait de la voir dans cet état et de ne rien pouvoir faire. Il en avait suffisamment fait. Alors, il se contenta de poser une main douce sur son épaule et de partir. Il partit. Il est parti. Comme ça. Sans rien ajouter. Il quitta la ville le lendemain.
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MessageSujet: Re: I'm forever yours, faithfully.   I'm forever yours, faithfully. EmptySam 3 Mai - 2:50

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☆ ☆ ☆‎
Every time I close my eyes, It's like a dark paradise,
No one compares to you, But there's no you, except in my dreams tonight,
I don't want to wake up from this tonight, There's no relief, I see you in my sleep,
And everybody's rushing me, But I can feel you touching me,
There's no release, I feel you in my dreams, Telling me I'm fine

nayarivrera@tumblr ☆ ldr@dark paradise

Debout aux portes de la gare, une bretelle de sac de cours fermement maintenue sur son épaule, Ana observa Canonsbourg s'agiter sous la tempête avec une certaine indifférence. Le vent soufflait avec violence et les nuages donnaient une allure peu rassurante au paysage. Il pleuvait des cordes ; l'eau semblait être sur le point d'inonder les chaussées, tant les bouches d'égouts commençaient à déborder. Un soupir s'échappa des lèvres de la jeune femme. C'était, encore, donc une journée pourrie. Décidément. L'étudiante hésita quelques instants, puis fit un pas en avant mais regretta à l'instant où ses cheveux finirent plaqués sur son visage, victimes des intempéries. Finalement, elle marcha rapidement pour atteindre son bus, luttant contre la météo qui se déchainait. Pour partir dix minutes en retard. Cela faisait deux mois que Gus était parti. Deux mois qu'elle s'était lamentablement laissée tombée, que le combat s'était arrêté pour elle ; qu'elle avait jeté les armes. Deux longs mois qui lui semblaient durer une éternité depuis qu'il n'était plus là. La tête appuyée contre la vitre, perdue dans ses pensées, Ana regardait la forme grossière des bâtiments au travers des trompes d'eau sans réellement la voir. Ses mains tremblaient légèrement, mais la rouquine n'y prêta pas attention ; c'était devenu quelque chose d'habituel chez elle. Si au départ ces tremblements étaient annonciateurs de crises d'angoisse, ils étaient désormais les conséquences de son insomnie, de sa mal nutrition et surtout, de sa prise de médicaments. Non pas qu'elle était déjà accroc - voilà une semaine qu'Ana prenait de l'Adderall - mais ça devait jouer, non? Elle souffrait déjà d'insomnies depuis bien longtemps : onze mois exactement et ce n'était pas la première fois qu'elle le supportait. Simplement, le décès de Max avait ramené plusieurs de ses anciens démons. La prise d'amphétamines semblait essentielle dans cette situation d'urgence. Il ne lui restait que quelques semaines avant ses partiels et ces derniers mois, Ana ne s'était que rarement rendue en cours, ou alors elle restait stoïque et inattentive, dans un état végétatif, sans faire attention à ce qui se passait. Elle n'était pas dans cette position qu'en cours ; non, elle était réellement devenue un zombie à temps plein. Une mort-vivant, déambulant dans les rues, présente mais absente ; un fantôme au corps solide. Ainsi, maintenant qu'elle avait retrouvé un tant soit peu de conscience, elle se rendait compte qu'il ne lui restait que très peu de temps pour qu'elle rattrape son retard dans ses matières et et qu'elle se remémore ses anciens cours et il fallait qu'elle le fasse en un temps record. Après cela, elle devrait très rapidement se trouver un stade en entreprise sans quoi, elle redoublerait son année. Pour ce faire, Ana devait utiliser ses capacités de raisonnement et de mémorisation au maximum, ce qui, associé à ses troubles du sommeil, lui serait impossible sans ses médicaments. Elle ne se considérait pas comme une sale gosse, une tricheuse, non. Elle mettait juste toutes les chances de son côté ou du moins essayait. Il est dur de faire ce genre de choses lorsque votre propre santé est contre vous. Personne ne savait ce qui se passait, mis à part "l'ami" qui la fournissait. Si sa mère ou ses quelques amis - ceux qui ne l'avaient pas abandonnée lorsqu'elle avait commencé à sombrer dans la dépression - apprenaient cela, elle avait sincèrement se faire remonter les bretelles et avoir subitement une poignée de personnes sur le dos et ça, Ana n'en avait pas besoin maintenant. Mais cela était un risque à prendre.. Et sa mère était tellement ravie de savoir qu'elle retournait en cours! Natacha s'inquiétait sincèrement pour sa fille et cette dernière en avait conscience. Après, la dernière fois qu'elle était rentrée à la maison entre deux voyages, la première chose qu'elle vit fut son enfant, assis dans un fauteuil, face à la fenêtre, trois heures de sommeil réparties sur trois nuits, rien dans l'estomac depuis deux jours, aisément comparable à un malade sur le point de mourir. Mais c'était un peu près cela ; Ana semblait pouvoir mourir d'une seconde à l'heure. Et elle s'en fichait. Il n'aurait fallu que Gus ne revienne et la touche pour qu'elle redevienne humaine, brillante et souriante. Qu'elle redevienne elle-même. Comme si sa vie tournait autour de Lancaster. Comme s'il était sa vie. Ana était encore en pleine phase de déni ; là où elle aurait tout fait pour qu'il lui revienne, qu'ils oublient tout. Mais il était parti, Dieu seul sait où. Elle se doutait bien qu'il devait être à Snow Hill, mais elle n'avait été que tellement peu de fois à l'Université qu'elle ne risquait pas de le croiser de sitôt. En réalité, si elle le croisait, concrètement, elle ne savait pas comment elle réagirait. Le temps qu'elle y pense, qu'elle se fasse mille et un scénarios invraisemblables aux fins tellement différentes les unes des autres, son bus était arrivé à son arrêt. Malgré la tempête qui faisait rage, Ana sorti de son transport en commun et avança d'une démarche naturelle et peu pressée, bien peu motivée à faire le trajet sous la pluie. Ce fut au bout de cinq minutes qu'elle arriva devant chez elle, trempée jusqu'à l'os, tremblant sous la température glaciale qu'il faisait à ce moment là. Elle commença à marcher d'un pas plus rapide vers son porche jusqu'à ce qu'elle aperçoive une silhouette qui semblait l'y attendre ; elle s'arrêta donc net. Ana observa un moment l'ombre, masculine, tentant de la reconnaître ; en vain. Elle lui rappela un instant son père mais Mr Wakefield ne risquait pas de sortir de prison avant une bonne vingtaine d'années - et Ana n'était pas pressée que cela arrive. La rousse hésita un instant puis avança. Elle se retrouva face à un visage charmant, dont les traits appartenaient à un bel et grand homme, d'une trentaine d'années, aux cheveux châtain foncé, aux tâches de rousseurs plus ou moins prononcées et au regard vert émeraude qui lui semblait vaguement familier. Je peux vous aider? Un léger sourire en coin étira les lèvres de l'homme d'un mouvement si naturel et charmeur qu'Ana ne pu s'empêcher de mettre immédiatement une étiquette sur cet inconnu: belle gueule, sait en jouer et le fait avec une aisance totale. Il passa une main dans ses cheveux parfaitement coiffés en dépit de la pluie et attendit quelques instants. Il prenait son temps, ses aises et ne semblait pas pressé. Et surtout, il ne tremblait pas, ce qui impressionna Ana plus que sa façon d'être. L'inconnu planta son regard dans celui d'Ana après l'avoir analysée de la tête aux pieds. Une analyse qu'Ana n'appréciait que peu et elle avait déjà envie de le virer à coup de pieds aux fesses ; elle avait l'impression qu'il la jugeait. Et elle savait que son apparence actuelle - à peine coiffée, mal maquillée, vêtue à la va-vite d'un jean et d'une paire de Converse - ne reflétait pas qui elle était réellement. Pour la première fois depuis de longs mois, Ana avait envie de montrer à quelqu'un qui Ana Wakefield était. Et ça lui fit bizarre pendant une seconde. T'es devenue vraiment jolie, tu sais. Une vraie jeune femme séduisante. Tu ressembles plus à ta mère en grandissant. Ana arqua un sourcil. Son aisance, sa voix, bien que plus grave que dans ses souvenirs, sa posture, sa désinvolture, la façon dont il tournait ses phrases.. C'était quelque chose qui remontait à loin. Ce mec à lui seul constituait un souvenir ; un souvenir de son dernier voyage à Miami, sept ans auparavant. Sirius Fawkes. Je me doutais bien que tu ne te souviendrais pas de moi.. Mais je pensais être un peu plus difficile à oublier que cela. Et il était sarcastique de surcroit. Ana monta les quelques marches du perron et se planta devant lui, son visage ne reflétant aucune émotion - comme depuis le début de l'échange, d'ailleurs. Elle resta stoïque lorsque Sirius attrapa sa main glacée et qu'il la serra doucement, la réchauffant légèrement. Il la relâcha quelques instants plus tard et reprit son sourire. Wakefield mit un moment avant de bouger et, sans ajouter un mot, elle tira les clefs de la main de son sac et ouvrit la porte d'entrée. Elle pénétra à l'intérieur de l'humble demeure et invita Sirius à faire de même qui la remercia d'une voix basse. C'est pas très bien rangé. Fit-elle observer, avant qu'il ne le fasse sans doute, bien que le décor parlait de lui-même. En effet, bien que cela restait encore raisonnable, le ménage n'avait pas été fait depuis quelques temps ; depuis que sa mère était repartie. Quelques vêtements trainaient ici et là, de nombreuses feuilles de cours trônaient sur les tables de la cuisine, de la salle à manger et du séjour. La maison était visiblement négligée ; à son image. Il y a une poignée de mois, jamais elle n'aurait osé mettre un pieds hors de sa maison avec cette allure, elle qui aimait tellement passer de longues minutes à choisir sa tenue, à trouver les bonnes chaussures et les bons accessoires, à se faire des coiffures différentes chaque jour et à se maquiller. Jamais elle n'aurait montré au monde ses larges cernes accompagnées de ses joues creuses, symboles d'une jeune femme pas vraiment en bonne santé. Ana enleva rapidement ses chaussures et son manteau et invita Sirius à faire de même avant de la suivre à la cuisine. Une fois dans la pièce, elle tenta de rassembler des fiches sur la table en un tas peu ordonné et indiqua une chaise d'un signe de tête au trentaine qui s'y assit. Elle était bien peu bavarde. Encore un signe qu'elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Sans même lui proposer quoique ce soit - en même temps, il n'y avait pas tellement le choix, les placards et le frigo étaient vides - elle commença à préparer du café. Qu'est-ce que tu veux, Sirius? C'est mon père qui t'envoie? Cela ne serait pas la première fois que Mr Wakefield envoyait un ami de la famille faire le messager auprès d'Ana, la supplier de venir le visiter en prison et de lui pardonner sa négligence passée ; en vain. Elle les avait tous envoyés valser du revers de la main, sans même hésiter une seule seconde. Et sans regretter après. Elle s'était expliquée d'un ton plat mais pourtant, on sentait d'emblée que la réponse était négative et catégorique. Oh. Voilà bien des années que je ne suis plus en contact avec ton père. Non, ce qui m'intéresse c'est toi. Cela fait peu de temps que je suis établi en ville ; j'habite une petite maison sur Metzler Street avec ma fille et je voulais savoir si tu acceptais d'être mon guide, tu es la seule personne que je connais à des kilomètres à la ronde - Merci. Ana posa une tasse de café devant Sirius et s'assit face à lui, pliant une jambe sous elle et fronçant légèrement les sourcils, peu convaincue par cette explication. Nouvelle information: Sirius Fawkes était père. Elle avait un peu de mal à imaginer cet adulte, qui semblait correspondre au cliché de l'homme d'affaires qui vit pour sa carrière, avec un enfant à charge. Elle prit une tasse à son tour et se perdit un instant dans la contemplation du café noir en pensant à quel point elle détestait cela. Mais c'était ce qui l'aidait à tenir le coup. En partie. Et en quel honneur un Fawkes, diplômé d'une grande université de surcroit, vient-il se perdre dans la modeste campagne du Maryland? Certes être père peut éventuellement jouer, mais de là à quitter la Floride? Un sourire narquois reprit place sur le visage de Sirius qui plongea à nouveau son regard dans celui d'Ana ; comme s'il pouvait lire son âme. Et elle détestait ça. Elle avait l'impression qu'il la mettait à nu, à la regarder avec cette intensité. Un frisson parcouru l'échine de la rousse qui ne baissa pas le regard malgré tout. Une Wakefield ne baisse jamais le regard. Et encore moins face à un potentiel concurrent de l'affaire familiale ; bien que ladite affaire soit retirée du marché depuis sept longues années. Elle avait été élevée ainsi, après tout. Tu devrais lever le pied sur les amphét', tu sais. C'est pas bon pour toi. Elle ouvrit légèrement la bouche, surprise. Comment avait-il deviné aussi facilement? Et si lui, qui venait à peine d'arriver, avait déjà découvert sa nouvelle médecine en quelques regards, qu'en était-il de ses camarades? De ses professeurs? Et si la rumeur courrait déjà qu'Ana Wakefield tentait de rattraper son retard à l'aide de pilules? Elle humecta ses lèvres et détourna le regard, chose qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps malgré son état assez lamentable. Comment.. - Comme tu l'as si bien dit, j'ai été étudiant dans une grande université. Il avait toujours ce sourire aux lèvres, arrogant, fier de lui-même. Ana aurait voulu lui arracher son sourire, lui jeter sa tasse de café bouillant au visage s'il le fallait. Et surtout, le virer très vite de sa maison. Elle n'avait pas de temps à perdre avec lui, non? Va te faire foutre, Fawkes. Et là, pour la première fois depuis le quart d'heure qu'il s'était présenté à elle, il rit. D'un rire franc, court et léger. Avec les petites rides autour des yeux. Il prit une gorgée de café, continuant à la fixer. On t'a jamais appris à respecter tes aînés, Wakefield?

[...] Les jours vont et se ressemblent. Métro, boulot, dodo. Ou en l'occurrence, train, boulot, pilules. Il fallait se l'avouer, depuis que Sirius et sa fille étaient là, la vie était un peu plus simple. Un peu plus supportable. Son attitude lors de leur première rencontre s'était révélée être son attitude au quotidien. Ce mec, c'était une plaie, une vraie plaie, profonde et ouverte. Mais une pure crème quand il voulait. Il lui servait de soutien une partie la nuit. Il restait souvent assit sur le canapé du salon d'Ana, une bière à la main, à squatter là et à ne réagir que lorsqu'elle lui demandait de l'aide sur un point de son cours qu'elle ne comprenait pas. Il avait renoncé à l'idée de lui faire arrêter ses médicaments - en réalité, il n'avait jamais réellement tenté. Il essayait juste de la faire distancer ses prises, sans grand résultat. Ça, ça l'agaçait - mais il avait toutefois convaincue de rejoindre un forum, sur internet, qui l'aidait un peu mieux que lui et son tact à gérer ces prises. Sirius faisait un peu office de figure fraternelle ; ce dont Ana avait tant rêvé enfant. Elle agissait en vrai tata poule avec mini Fawkes, comme elle l'appelait si bien, lorsque Sirius devait s'absenter quelques jours ; en promettant de ne pas jouer la carte de l'imprudence et de prendre des médicaments lorsqu'elle était seule avec la petite. Ils semblaient former une petite famille à trois ; le frère, sa fille et sa sœur. Non pas que Sirius n'était pas attirant, Ana reconnaissait qu'il était un bel homme. Mais il n'y avait pas cette attraction, ce genre de feeling. Et puis, le peu qu'elle dormait, elle faisait encore des cauchemars à propos de Gus ; et à chaque fois, Sirius était là pour la tenir le temps qu'elle se calme, que sa respiration redevienne régulière, que le rythme de son cœur se calme, qu'elle arrête de trembler et de pleurer. C'était les rares fois qu'ils avaient un contact physique alors que, il fallait l'avouer, Sirius la suivait un peu partout. Il l'amenait à la gare dans sa Mercedes coupée le matin, il venait la récupérer le soir. Il lui faisait à manger et la surveillait une partie de la nuit. À croire qu'il ne vivait que pour elle et sa fille et que les deux Fawkes s'arrêtaient de vivre une fois qu'elle était à la fac. En fait, le jeune père et sa fille créchaient plus au 1423 Kirkwood Road que dans leur propre demeure. Les liens se forgent plus rapidement que Sirius ne le voudrait ; ils se sont déjà bien attachés l'un à l'autre. Il l'aide à reprendre un rythme de vie normal et elle, elle comble un peu la solitude qui règne dans le royaume Fawkes tout en servant de figure féminine à la petite.
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