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 it's hard to say there's nothing I regret (rupert)

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MessageSujet: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyMar 6 Mai - 0:17

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And you are folded on the bed where I rest my head
There's nothing I can see, darkness becomes me

ofmonstersandmen@silhouettes
Elle se disait que peut-être que les bruits de protestation qu’émettaient les touches de son ordinateur alors qu’elle les brutalisait avec vigueur parviendraient à estomper le silence oppressant qui pesait sur elle. Mais jusqu’à présent, elle n’avait que trop conscience de la quiétude ambiante, et cela commençait à lui taper sur le système. Il n’était pas loin de vingt-et-une heures trente, et Rupert s’était déjà retranché dans sa chambre — dans leur chambre. Elle n’avait rien dit lorsqu’il avait décidé de se passer de sa compagnie et s’en était silencieusement allé. Elle n’avait pas même détourné la tête de son écran pour le regarder s’éloigner d’elle — au propre comme au figuré. Mais cela ne l’avait pas empêchée de s’affoler. Elle était ébahie par les ravages que pouvait faire une créature morte de quelques centimètres à peine. Ébahie, déconcertée, médusée, mais surtout, atterrée. Plus les jours passaient et plus elle assistait, impuissante, à l’oeuvre dévastatrice d’une minuscule erreur commise des mois auparavant. Elle aurait tout fait pour régler le problème, mais elle n’arrivait même pas à l’identifier, ce problème. Elle avait avorté, voilà huit mois de ça, et s’en était très bien remise. Elle avait traité ce problème-là à la source, en un rien de temps, et au final tout le monde était censé être content. Mais personne n’avait l’air de l’être. Et cela commençait à bien faire. D’un geste brusque, elle ferma l’ordinateur et se leva après avoir ajusté ses lunettes sur son nez. D’un pas plein d’entrain, elle se dirigea à son tour vers leur chambre, mais perdit rapidement son élan. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle comptait faire, sinon mettre fin au calvaire qu’elle leur faisait subir à tous les deux. Ce qui risquait d’être une tâche un peu compliquée à réaliser, étant donné qu’elle n’avait aucune intention de lui lancer gaiement au fait, je suis tombée enceinte juste avant ton départ mais pas de panique, j’ai avorté, on fait comme si rien ne s’était passé. Elle le connaissait trop bien pour savoir qu’il ne serait pas possible de faire comme si rien ne s’était passé. Elle-même n’arrivait pas à faire comme si rien ne s’était passé, alors que Dieu sait qu’elle en avait envie. Non, il allait falloir s’y prendre autrement. Elle hésita devant la porte fermée mais finit par entrer, sans même frapper. Il était là, allongé sur le lit, à lire tranquillement comme si aucun désastre n’était en train de se produire juste sous son nez. À grandes enjambées contrariées, elle se rendit jusqu’à son placard, qu’elle ouvrit sans ménagement, et en retira une vieille chemise qui avait sans nul doute un jour appartenu à la créature à laquelle elle tournait présentement le dos. Sans même jeter un coup d’oeil au jeune homme qui semblait si ardemment plongé dans sa saleté de livre, elle commença à se dévêtir, envoyant valdinguer son pantalon, puis son pull, puis son débardeur, puis son soutien-gorge, sans même se préoccuper d’où cela atterrirait puisque de toute façon ça serait à elle de ramasser, comme c’était toujours à elle de tout faire, y compris sauver son couple. Elle enfila ensuite sa chemise, la boutonna bien jusqu’en haut, et, de sa démarche agacée, alla prendre place dans le lit, bousculant au passage le corps de Rupert. S’il ne souhaitait pas l’honorer de sa présence, elle allait lui imposer la sienne. Après quelques secondes passées dans un lourd silence, Enola se souvint que c’était à elle de faire des efforts, parce que c’était elle qui était responsable d’à peu près tous leurs malheurs. Se tournant légèrement vers lui, elle ouvrit enfin la bouche, pour s’exprimer d’une voix bien plus cordiale que ne l’avait été son attitude puérile jusqu’à présent. « Qu’est-ce que tu lis ? » Oui, Enola Flynn espérait réparer son couple grâce à la lecture.


Dernière édition par Enola Flynn le Mar 6 Mai - 22:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyMar 6 Mai - 16:50

Enola était restée scotché à son ordinateur et cela depuis des jours. Elle ne lui accordait pas un regard, le regard fixé à son écran, à taper furieusement sur les touches de son clavier. Ce soir là, il avait vogué un temps dans le salon, mais sa présence ne semblait pas la bienvenue. Il s’était donc retranché dans la chambre à lire. Ou plutôt réfléchir avec un livre entre les mains. Il n’arrivait plus à vider son esprit et plus les jours passaient, plus la situation s’envenimait. Son esprit tournait trop vite, imaginant un millier de scénarios plus pénibles les uns que les autres. Et ce soir ne dérogeait pas à la règle. Allongé sur le lit à tenter de lire, il passait son temps à essayer de comprendre et d’analyser comment sa relation avec Enola avait pu autant se détériorer. Il se savait coupable : son absence longue presque d’une année avait sans doute changé beaucoup de chose pour Enola. Mais pourquoi semblait-elle refuser de parler ? Il avait oublié de lire, voire de faire semblant quand la jeune femme fit soudainement irruption dans la chambre. Ses yeux quittèrent le livre pour venir se poser sur le corps d’Enola, agitée et affairé. Elle envoyait valser les vêtements avec une hâte théâtrale, tentait d’imiter des habitudes qui semblaient à présent appartenir au passé. Rupert reporta faussement son attention sur le livre, curieux de ce qu’elle comptait faire. S’il imagina pendant un instant qu’une fois changée, elle quitterait la pièce, il dut se rendre à l’évidence en la voyant le rejoindre dans le lit. Toutefois Rupert ne se fit pas d’idée : l’amabilité n’était pas le terme qui aurait pu décrire à ce moment le comportement de la jeune femme. Il resta néanmoins calme, presque impassible face au retournement de situation qui se déroulait sous ses yeux. Quand elle ouvrit enfin la bouche pour s’adresser à lui d’une manière affable, il tenta un regard vers elle. D’une voix plate il répondit : « Un livre français, Les Liaisons Dangereuses. » Il aurait du se réjouir, c’était la première fois depuis des jours qu’elle le rejoignait et semblait vouloir vraiment passer du temps avec lui, mais Rupert s’avérait ne pas être réellement enclin pour une discussion. Il ne savait même pas s’ils avaient encore des sujets de discussion possible. Rupert tint avec plus de fermeté et reporta son attention sur le texte. Impossible de lire en la sachant à côté de lui, pourtant il s’appliqua à lire, puis relire, puis re-relire le paragraphe sans jamais rien y comprendre. Après quelques minutes, agacé par l’effet qu’elle pouvait lui faire, il corna la page, posa le livre sur ses genoux et tourna son visage vers celui d’Enola. « Tu—tu veux quelque chose Nola ? » La question resta en suspend une demie seconde avant qu’il n’ajoute. « Ou tu t’es enfin souvenu que j’étais de retour, avec toi ? » Il ne voulait pas être méchant, seulement avoir une réponse. Pourtant il savait que le ton qu’il avait employé ne plairait sans doute pas à Enola. Un silence lourd s’installa sans qu’aucun d’eux deux ne pipent mot. « Oublie ce que j’ai dit. Et si tu dois travailler, t’en fais pas pour moi. » Il saisit à nouveau le bouquin, l’ouvrit mais n’en lit pourtant pas plus. Toute cette situation allait le rendre fou, Elle allait le rendre fou.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyMar 6 Mai - 17:51

La jeune femme aurait été incapable de dire par quel procédé mystique elle en était arrivée à se faufiler dans son lit quand elle avait pour but initial de mettre les choses au clair avec Rupert. Bon, il fallait bien admettre que de toute façon elle aurait été incapable de mettre les choses au clair vu que rien n’était très clair pour elle à la base. Elle aurait bien aimé s’expliquer, se justifier, se faire un peu plaindre histoire d’atténuer l’amertume que le jeune homme semblait éprouver à son égard, mais elle ne voyait pas trop comment se dédouaner sans mentir mais sans révéler non plus la vérité. Jusqu’à présent, elle avait opté pour la distance et l’omission, mais il semblerait que cela ait été plus nuisible qu’autre chose. Alors c’était dans l’espoir de trouver dans les conversations banales et innocentes la solution à la situation qu’elle s’était glissée à ses côtés et avait naïvement tenté d’engager la discussion. Elle pouvait se réjouir, elle avait réussi à obtenir le nom de l’ouvrage. C’était un début. Elle s’apprêtait à lui demander de quoi ça parlait, à lui proposer de lire un petit bout de chapitre avec lui, lorsqu’il réduisit à néant ses petits efforts risibles. Elle resta bouche bée tandis qu’il lui assénait ce qu’elle estima en toute objectivité s’apparenter à un bon crochet du droit et sentit la frustration monter en elle. Certes, elle n’avait pas été très expansive ces derniers temps. Certes, c’était avec une bonne humeur très limitée qu’elle avait fini par le rejoindre ce soir-là. Mais bon, quand même, elle avait au moins fait un effort. Et au lieu d’apprécier le geste, voilà qu’il se foutait d’elle. Ce qu’elle voulait, c’était retrouver les choses telles qu’elles étaient avant. Ce qu’elle voulait, c’était passer du temps avec lui. Ce qu’elle voulait, c’était dormir dans son lit sans sentir le torrent de culpabilité et de reproches qui se déversait sur elle dès qu’elle se trouvait dans la même pièce que lui. Elle eut envie de lui expliquer clairement et calmement que non, elle ne s’était pas enfin souvenue de son retour. Que son retour, elle en avait pleinement conscience. Que son retour, elle l’avait attendu avec impatience tout en le craignant. Et qu’elle avait eu raison de le craindre, car avec lui était arrivée une nouvelle vague de remords, qui la submergeait à chaque fois qu’elle croisait son regard, qu’elle entendait sa voix, qu’elle pensait à lui. Elle l’observa reprendre son livre comme s’il n’avait pas piétiné toute sa bonne volonté et laissa échapper le soupir agacé le plus sonore de l’univers. « Oh t’es lourd, Rup’ » lâcha-t-elle d’un ton exaspéré, en insistant particulièrement sur le Rup’ pour accentuer son mécontentement, teinté d’une pointe de dépit. Sans même attendre une réaction, elle s’installa plus confortablement sous les draps, retira ses lunettes et lui tourna le dos, embarquant avec elle un bon pan de couverture. « Je voulais juste discuter avec toi. N’oublie pas d’éteindre la lumière quand tu as fini. » Elle se félicita de l’acharnement dont elle avait su faire preuve dans sa tentative de régler les choses et marmonna, sa voix étouffée par l’oreiller dans lequel elle espérait disparaitre, un « bonne nuit » renfrogné.


Dernière édition par Enola Flynn le Mar 6 Mai - 22:57, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyMar 6 Mai - 19:01

Rupert n’était pas fier de lui. Il n’aimait pas être méchant. Mais ce soir, cela semblait plus fort que lui. Elle avait l’air de faire comme si rien ne s’était passé. Pourtant il avait du y avoir quelque chose pour que la Enola qu’il avait quitté soit si différente de la Enola qu’il venait de retrouver. Il avait envie de la secouer, de la pousser dans ses retranchements pour obtenir une foutue réponse. Mais non, il restait silencieux et Enola revêtait un masque de lassitude au lieu d’essayer de le comprendre, de se battre, de lutter pour eux. Lui voulait lutter pour eux. Il aimait Enola, coûte que coûte, mais elle devait l’aimer en retour pour que cela marche. Et ce n’était pas cette tentative vaine et avortée avant même son commencement d’amadouer le jeune homme que cela allait marcher. Il lâcha le livre lourdement, sans même prendre le temps de marquer sa page et croisa ses bras sur sa poitrine. Une forme de colère sourde montait en lui : il détestait ce silence lourd et empreint de non-dit, ne supportait plus les secrets que Nola gardait loin de lui et de sentir cette souffrance profonde qui la rongeait. Il quitta le lit brusquement, faisant tomber le livre dans un bruit fort. L’agitation le gagnait. Rupert passait ses mains dans ses cheveux, faisait des pas rapides pour quitter la chambre sans toutefois en sortir, serrait la mâchoire. « Tu sais ce qu’il te dit le mec lourd Nola. Il te dit qu’il en profondément marre de cette situation. » Il se stoppa net, face au lit où Enola, allongée, avait enfouit sa tête dans l’oreiller. « Tu t’attendais à quoi ? Qu’après deux semaines où tu as passé ton temps à m’ignorer j’allais sauter de joie en te voyant me rejoindre ? Enfin ?! » Le dernier mot claqua dans l’air, faisant résonner le reproche trop longtemps gardé pour lui. Bras croisés contre la poitrine, l’agitation courait dans ses veines, le faisant sans doute réfléchir trop rapidement, ne lui laissant pas l’occasion de peser ses mots, mais il était lancé et on ne pourrait plus l’arrêter. « Nola, s’il te plaît regarde-moi. » Il souffla, en partie excédé que tout cela doive se passer ainsi. « Je sais que tu me caches quelque chose. Je peux le sentir à des kilomètres. Mais j’aimerais que tu aies l’obligeance de répondre à mes questions avec sincérité. » Il prit une grande inspiration. Il savait que les réponses pourraient être douloureuses, voire carrément dévastatrices mais il en avait besoin. Du moins c’est ce qu’il se répétait inlassablement. « Tu restes avec moi parce que tu sais que j’ai passé une année relativement compliquée ? Enola, tu as trouvé quelqu’un d’autre, c’est ça ? » Rupert paraissait désespéré lorsque les mots s’échappèrent d’entre ses lèvres. Il le savait. La colère avait été remplacée par le chaos. Mais aussi l’attente ; une attente dévorante, qui ravage tout su son passage. Les secondes paraissaient être des heures, les minutes des siècles, alors qu’il attendait le cœur au bord des lèvres une réponse qu’il ne souhaitait finalement plus entendre.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyMar 6 Mai - 19:43

Elle avait beau lui avoir souhaité bonne nuit, elle savait qu’elle n’allait certainement pas passer une soirée très plaisante. Elle le comprit dès l’instant où elle l’entendit bondir hors du lit et se mettre à arpenter la chambre comme un lion en cage. Elle n’eut pas à relever la tête pour voir qu’il était à deux doigts de s’arracher les cheveux et de lui arracher la tête. Elle attendit, les yeux fermés et les draps serrés dans ses poings, que la colère éclate et qu’il se défoule enfin. Ils n’étaient pas des grands habitués des disputes, mais les rares qui survenaient de temps à autre avaient quelque chose d’assez éprouvant pour Enola. Et il fallait bien admettre que c’était justifié. Elle resta immobile tandis qu’il crachait son flot de reproches, après tant de journées de silence. C’était peut-être une bonne chose. Peut-être que finalement elle avait réussi à faire un peu bouger les choses, même si le résultat de son irruption dans la chambre était à des années lumière de ce qu’elle avait imaginé. Il avait visiblement besoin d’extérioriser des pensées qu’elle savait présentes mais avait besoin d’entendre. Besoin, sans doute, mais aucunement envie. Alors elle ne broncha pas, fit mine d’être endormie, même s’ils savaient tous deux que son coeur battait un peu trop vite pour qu’elle puisse espérer fermer l’oeil de la nuit. Elle déglutit avec appréhension lorsqu’elle comprit qu’il comptait la cuisiner jusqu’à ce qu’elle crache le morceau. Elle n’était plus sûre d’être capable de se taire s’il se mettait à la menacer. Mais ce fut tout autre chose qui se profila à l’horizon lorsque, de sa voix excédée, il la fit enfin réagir. « Tu restes avec moi parce que tu sais que j’ai passé une année relativement compliquée ? Enola, tu as trouvé quelqu’un d’autre, c’est ça ? » « Quoi ?! » s’entendit-elle rugir avant même qu’il ait fini sa phrase, se dépêtrant laborieusement de ses couvertures pour le regarder. Elle se redressa, prenant appui sur ses coudes pour pouvoir lui lancer un regard incrédule et quelque peu meurtrier. « C’est ce que tu crois ? » Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, si tant est qu’il en ait eu envie, et se leva furieusement pour se placer devant lui. Ses mains vinrent se poser sur son torse mais pas dans un geste tendre ou apaisant. Non, elle s’en servit pour le bousculer tout en le fusillant du regard, réitérant son geste à deux ou trois reprises tout en l’engueulant. « Tu crois que c’est de toi qu’il s’agit ? Tu crois que ça tourne forcément autour de toi ? Tu ne manques pas de culot Rupert ! C’est pas parce que toi tu irais voir ailleurs si je me barrais pendant un an que c’est forcément mon cas. » Elle le repoussa une nouvelle fois, pour la forme, avant de s’efforcer de modérer ses ardeurs. C’est avec moins de virulence qu’elle enchaina, la mine contrite mais le regard toujours empreint d'une certaine férocité. « Tu y as pensé, que ça pouvait être de moi qu’il s’agit ? Que tu n’es absolument pas concerné ? Parce que c’est le cas. Moi aussi j’ai dû gérer des choses pendant que tu n’étais pas là. »
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyMar 6 Mai - 20:26

Son cœur battait à tout rompre alors qu’il attendait une réponse. Et la réaction brutale mais interloquée d’Enola eut le don de le rassurer en partie avant même d’avoir entendu quoique ce soit. Le visage fermé il attendit l’offensive. A la manière dont elle réagissait, il savait que la nuit risquait d’être longue et pénible. Il l’avait cherché, il récoltait les fruits de sa propre attitude. Il la regarda venir à lui, furieuse, telle une tornade prête à l’engloutir. Il carra les épaules dans un simple geste de protection, serra la mâchoire et planta son regard dans celui de sa chère et tendre. Une fois à sa hauteur, elle le poussa ou plutôt repoussa à plusieurs reprises. Au moins il arrivait à obtenir une véritable réaction de sa part et pas un faux-semblant. Il ne bougea pas, la laissa déverser sa colère, espérant trouver une réponse dans toute cette logorrhée ardente et frénétique. Rupert se contenta de serrer les dents et de la fixer intensément. Au moins, il était sur qu’elle n’avait personne bien que sa petite réflexion sur son propre comportement, jusqu’à présent irréprochable, l’irrita. « J’irais jamais voir ailleurs ! » rugit-il en se rapprochant d’Enola la contraignant à reculer. « Nom de dieu Enola, je joue au égocentrique parce que pendant quinze jours tu m’évites alors que ça va faire une foutue année que je ne suis plus là ! » Il s’égosillait à présent, mais ce n’était pas poussé par la rage mais bien par une forme virulente de désespoir. Il se sentait à bout ; ou était-ce leur relation qui était à bout ? La question lui traversa l’esprit, lui écorchant le cerveau au passage. L’idée lui était trop douloureuse pour qu’il puisse l’envisager sérieusement. Il saisit ses poignets, fatigué qu’elle lui tape dessus, même doucement. Il les serra, comme un noyé s’agripperait à sa bouée. « Mais dis moi alors ! Dis-moi bon sang ! » lui hurlait-il. Il prit une grande inspiration. Il ne pouvait décidément pas lui parler comme ça. Ce n’était pas dans leurs habitudes, et le son de sa propre voix le contrariait. « Parle-moi Nola. Je suis prêt à tout entendre. » Dit-il d’un ton sec mais plus calme. Une minute s’écoula sans qu’aucun d’eux ne bougent, les mains de Rupert toujours autour des poignets d’Enola, leurs corps à peine séparés par quelques centimètres. « Je veux être là pour toi Enola. Je t’aime et je supporte plus cette situation. Parle-moi s’il te plait. » Ajouta Rupert dans un souffle. La mâchoire serrée, mais fatigué et las, il desserra ses doigts un à un, tout doucement, puis, après avoir libéré Enola, il se recula sensiblement. Il n’avait plus rien à dire. Il ne voulait plus rien dire. Il voulait comprendre.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyMar 6 Mai - 21:14

Elle se rendit compte qu’elle en avait trop dit au moment même où Rupert se saisit de ses poignets, refermant sur elle le piège qu’elle s’était elle-même tendu. Elle se demanda brièvement s’il allait la secouer comme un prunier dans l’espoir de faire sortir contre sa volonté la réponse à tout le bordel ambiant, mais il se contenta de serrer ses doigts autour de ses poignets, de plus en plus fort, et elle faillit lui suggérer de diminuer la pression à moins de vouloir lui broyer les os — ce qui était peut-être le cas. Elle le fixait, impuissante, de ses grands yeux perdus qui cherchaient une issue de secours mais n’en trouvaient pas. Et lui la malmenait, la questionnait sans relâche comme si elle avait commis un crime qu’il lui fallait avouer, et sans doute était-ce un peu vrai. Elle avait sciemment tué un être vivant, c’était un crime, selon la loi, jusqu’à preuve du contraire. Mais un vaillant criminel ne passait jamais aux aveux. Alors elle non plus, ne passerait pas aux aveux. De l’agressivité, il migrait désormais vers l’amadouement. Il lui donna presque envie de se confier, avec son regard intense, ses murmures désespérés et son corps qui s’éloignait d’elle. Elle se surprit à esquisser un pas en avant pour maintenir leur proximité, pour sentir son corps près du sien et se perdre dans ses paroles plaisantes. Peut-être devait-elle tout lui dire. Il était concerné, après tout. Mais dans quel état cela le mettrait-il ? Il n’y avait qu’à voir l’effet que cela avait sur elle. Elle ne pouvait pas lui faire ça, lui balancer au visage qu’il l’avait mise enceinte et qu’elle avait étouffé l’affaire comme elle avait pu. Tout n’avait été qu’un malencontreux accident, il n’avait pas à en payer les conséquences lui aussi. Elle tenta un nouveau pas en avant, et dissimula sa satisfaction en constatant qu’il ne bronchait pas à son approche. Elle se rapprocha encore, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Tout en douceur et précautions, elle vint à son tour refermer son piège sur lui, déposant sa main juste à la jonction entre le cou et la joue de Rupert, le bout de ses doigts effleurant sa chevelure sauvage. Ses lèvres s’en allèrent explorer la ligne de sa mâchoire dans une légère caresse tandis que sa main exerçait suffisamment de pression contre son visage pour l’empêcher de s’enfuir trop facilement. Sa bouche suivit les lignes de son visage, reconquérant un territoire qu’elle n’avait pas parcouru depuis longtemps, avant de s’arrêter à quelques millimètres des lèvres du jeune homme. Elle sentit son souffle contre sa peau, que la colère avait rendu irrégulier. « J'ai pas envie de parler, Rupert », lâcha-t-elle finalement dans un murmure suave.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyMer 7 Mai - 15:20

La situation lui échappait totalement. Il ne tirerait rien d’Enola. Il devait s’y faire, devait se rendre à l’évidence. Si en plus de deux semaines elle n’avait pas été capable de lui expliquer, de lui fournir un indice ou une excuse, ce n’était pas avec quelques cris qu’elle révèlerait ses petits secrets qui rendaient fous Rupert et gangrenait son couple. Il ne voulait plus se battre ; cela n’avait pas d’intérêt, mis à part envenimer les choses. Il se recula, las des cris, las de se battre. L’amadouement avait été son dernier espoir, mais à présent Rupert avait renoncé à en savoir plus. Toutefois cette idée le tuait. La situation resterait la même si ce n’est pire maintenant qu’il avait exprimé son angoisse. Elle resterait encore dormir toutes les nuits sur le canapé, ferait en sorte d’être un maximum absente de l’appartement, bosserait jusque tard dans la nuit sans lui accorder un mot. Il regardait toujours Enola, mais son regard n’avait toujours pas revêtue une touche d’affabilité. Il ne sourit pas non plus quand elle revint auprès de lui, seulement à quelques centimètres de son propre corps. Il tentait de se calmer, de ralentir son pouls rapide et de poser sa respiration. Mais la proximité d’Enola ne lui facilitait pas la tache. Il fut surpris de sentir la main d’Enola se poser dans un geste assuré à la jonction de son cou et de sa mâchoire, mais il ne bougea pas. Néanmoins sa surprise fut encore plus grande quand il vit le visage d’Enola s’incliner et venir frôler de ses lèvres sa mâchoire, son cou, sa joue. Il ne broncha pas, ne bougea pas, incapable de savoir si c’était une manœuvre de sa part ou un véritable désir. Rupert tenta de ne pas réagir, malgré la proximité de la jeune femme, puis celles de ses lèvres près des siennes. Son corps se tendit. Il ne pouvait rien en sortir de bon. Elle l’avait évité durant des semaines et là voilà prête à lui sauter dessus ? Ce n’était pas logique. Enola prit une voix suave pour lui dire qu’elle ne voulait pas parler, Rupert quant à lui sentit la tension raidir encore un peu plus son corps. Calmement il répondit « Et si moi, j’ai encore envie de parler ? » Néanmoins, alors qu’il formulait ses mots, une hésitation apparut. Sa main sur son coup, ses baisers, cette tendresse… Elle le tuait doucement par le désir, voulait le réduire au silence par la tentation. Il aurait voulu être dur, implacable, mais l’espace d’un instant il lui avait semblé retrouver sa Enola, celle d’il y a un an. Mais il se rappela des mots prononcés précédemment, se souvint de leur dispute et du comportement de la jeune femme durant ces deux dernières semaines, et tout cela le refroidit. Il était tiraillé par le désir grandissant qu’elle faisait naître en lui et le désir de savoir, de connaître la vérité. Ses mains vinrent capturer d’un geste habile les hanches de la jeune femme, l’empêchant de reculer. « Tu vas me rendre dingue Nola, tu le sais ça ? » Il se mordit la lèvre. Il était face à un véritable dilemme. « Pourquoi ne veux-tu pas me parler ? Pourquoi fais-tu ça, pourquoi maintenant ? » Il conclut ses paroles en lui volant un baiser avec véhémence et rapidité. Son choix restait en suspend, attendant une réponse claire de la part de la jeune femme pour l’aider.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyMer 7 Mai - 16:56

Elle le tenait. Elle en était sûre, elle le savait. Dans d’autres circonstances, elle aurait été particulièrement flattée de l’effet qu’elle avait sur lui. Mais là, elle préférait abuser de son pouvoir plutôt que de se mettre à rougir. « Et si moi, j’ai encore envie de parler ? » s’enquit-il dans une honorable tentative de ne pas céder trop facilement. Elle fut tentée de lui répondre qu’elle avait bien l’intention de lui faire passer l’envie de parler, mais préféra le lui montrer, glissant son autre main sous son t-shirt et la promenant doucement sur son ventre avant de remonter sur son torse. Elle ne percevait que trop bien sa réticence, et décida de la réduire à néant en s’attaquant à nouveau à la peau tendre de son cou, que ses dents vinrent mordiller entre deux baisers. Un sourire victorieux s’étira sur son visage lorsqu’elle sentit ses mains se refermer sur ses hanches avec une fermeté qu’elle ne connaissait que trop bien, et elle partit à nouveau à l’assaut de la bouche de Rupert, qui parlait un peu trop à son goût. Lui aussi allait la rendre dingue. Il n’y avait qu’à voir comment elle était en train de se perdre dans la sensation de sa peau contre la sienne, comment elle était tentée de se laisser emporter par le désir qu’elle avait fini par éveiller en elle alors qu’elle ne souhaitait initialement que se sortir de ce mauvais pas, comment elle explorait sa peau avec avidité dans la hâte de redécouvrir ce corps qu’elle connaissait si bien. « Pourquoi ne veux-tu pas me parler ? Pourquoi fais-tu ça, pourquoi maintenant ? » C’était une très bonne question, à laquelle son cerveau embrumé ne parvenait pas à trouver de réponse cohérente. C’était une très bonne question qui la chagrina au point qu’elle ne réagit pas à temps lorsqu’il écrasa enfin ses lèvres contre les siennes et ne parvint pas à prolonger ce baiser que tout son corps réclamait. Pourquoi ne voulait-elle pas lui parler, déjà ? Il savait qu’il y avait quelque chose, maintenant, ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’il le découvre. Si elle ne lui disait rien, il allait aller s’imaginer des choses, se faire des idées, et tout allait dégringoler. Mais c’était déjà le cas, c’était pour ça qu’ils en étaient là, réalisa-t-elle alors que sa bouche venait se presser contre celle du jeune homme dans un geste bien moins fougueux, tout en sensualité et volupté, et toute idée de lui dire la vérité disparut aussi brusquement qu’elle avait pu apparaitre. Sa main quitta sa joue pour aller se perdre dans ses cheveux, autour desquels elle referma ses doigts et qu’elle tira légèrement en arrière au moment de mettre fin au baiser. « Je veux te parler, Rupert, mais pas de ça, » souffla-t-elle, la respiration haletante. Elle chercha quelque chose à rajouter, une excuse à formuler, quelque chose à lui donner, mais rien ne lui vint à l’esprit, si ce n’est sa dernière phrase. Pourquoi fais-tu ça, pourquoi maintenant ?, avait il demandé. « Pourquoi je fais quoi ? » interrogea-t-elle alors, d’une voix soudainement plus enjouée. « Ça ? » proposa-t-elle alors que ses lèvres s’aventuraient vers son oreille, mordillant son lobe avant se descendre à nouveau dans son cou. « Ça ? » répéta-t-elle alors qu’elle caressait son torse, ses ongles mordant légèrement la peau qu’elle arpentait. « Ça ? » termina-t-elle d’une voix innocente alors que sa main descendait toujours plus bas, atteignait son caleçon, descendait toujours plus, avant d’effleurer son entrejambe à travers le tissu de son caleçon, formulant dans une discrète caresse une promesse à laquelle elle savait qu’il ne résisterait pas.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyMer 7 Mai - 22:41

Enola refermait doucement le piège sur lui. Telle une mante religieuse, elle le séduisait pour mieux l’utiliser et enfin le tuer. Il tenta de rester impassible à ses caresses, mais la pression de ses mains sur les hanches d’Enola le trahissait, sa manière d’effacer les quelques centimètres qui les séparaient le trahissait, même sa manière de la regarder le trahissait. Il déglutit avec peine alors qu’elle esquivait une fois de plus la question par des baisers. Il voulait toujours parler, mais elle souhaitait toujours le réduire au silence. Et sa tache était en partie accomplie. Il perdait le fil dans sa pensée au fur et à mesure qu’elle explorait son corps, était distrait par la sensation de ses lèvres sur son cou, par son souffle contre sa peau. Néanmoins si la cohérence n’était pas permise au sein de son chaotique cerveau, il semblait qu’une infime partie continuait à faire son chemin, imaginant des scénarios catastrophes afin d’expliquer toute cette histoire. Mais quand Enola lui rendit son baiser, tout sembla s’arrêter. Durant l’espace de quelques minutes il ne pensa plus qu’à ses lèvres, qu’à ce corps contre le sien, qu’à Enola. Et puis, sans prévenir tout lui revint en mémoire, tout se remit soudainement en place sans qu’il ne puisse y trouver de raison, comme dans un éclair de lucidité. Sans doute fut-ce la voix d’Enola prononçant une phrase trouble et mystérieuse qui le tira de sa bulle paisible. Pas de quoi ? Qu’est ce que c’était ce « ça » ? Tant de questions qui venaient s’ajouter aux milliers d’autres restées sans réponses. Rupert lâcha un soupir presque exaspéré et ferma les yeux. Si ce petit jeu était agréable, il restait une manœuvre -plutôt vicieuse de la part- de la jolie brune ce qui avait le don d’agacer Rupert. Et puis le petit jeu fut poussé à son paroxysme, la jeune femme répondant à Rupert par la même question auquel elle ajouta sa touche personnelle –soit tout sauf la réponse qu’il attendait. Toutefois, cela ne fit que rendre un peu plus confus Rupert qui en oublia en partie la discussion qu’il aurait aimé avoir avec Enola. Elle porta le coup de grâce lorsque dans un geste habile et assurée sa main descendit à son caleçon. Sa réaction fut immédiate : ses lèvres vinrent se poser avec précipitation sur celle de la jeune femme qu’il embrassa avec avidité, ses mains quant à elles, dans un geste rapide, guidèrent le corps de la brunette vers le lit tout en s’assurant qu’elle ne tombe pas avant le matelas. Puis ses lèvres s’aventurèrent sur son cou alors que l’une de ses mains avait quitté ses hanches pour caresser sa peau sous sa chemise. C’était à présent l’instinct qui le guidait. Il n’y avait plus de conversation, de révélation, ni même de secret dans son esprit. Il n’y avait plus que le corps d’Enola. Elle tomba sur le lit, sur lequel elle recula rapidement alors que, déjà, le jeune homme la surplombait, appuyé sur ses bras de chaque côté de son corps. Ses lèvres ne quittèrent pas presque pas celle d’Enola durant ce processus et malgré l’essoufflement. Sa main s’attarda sur la cuisse de la jeune femme, caressant sa peau en remontant le long de la jambe pour revenir aux hanches puis atteindre son ventre. Il était avide d’elle ; il n’avait jamais ressenti ça si puissamment jusqu’alors. Toutefois son élan fut coupé par la sonnerie impromptue de son portable. « Putaiiiin.. »
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyMer 7 Mai - 23:57

Il ne fallut qu’un dixième de seconde à Enola pour comprendre qu’elle venait de perdre le contrôle. Le contrôle de Rupert, certes, mais surtout le contrôle d’elle-même. Elle ne s’était pas attendue à une réaction aussi intense et se retrouva momentanément hébétée tandis qu’il la guidait avec une ardeur nouvelle jusqu’au lit. Ses mains, en revanche, retrouvèrent vite les réflexes qu’elles avaient acquis au fil du temps, et continuèrent à malmener à leur manière le corps de Rupert. Elle avait envie de lui dire à quel point il lui avait manqué, à quel point elle l’aimait, à quel point elle était désolée de lui avoir fait défaut pendant tout ce temps. Il dévorait sa bouche et le désir la consumait et elle ne pouvait plus former une seule pensée cohérente si ce n’est qu’elle avait désespérément besoin de lui et ne pouvait pas se permettre de le perdre. Elle se laissa docilement guider jusqu’au lit, se raccrochant à son cou pour ne pas perdre l’équilibre tandis qu’il explorait méticuleusement chaque parcelle de peau que sa bouche et ses doigts semblaient rencontrer. Il était partout et nulle part. Il était trop et pas assez. Il s’insinuait dans ses veines, enivrait ses sens, allumait un brasier qui faisait rage dans le creux de son ventre, et elle ne chercha même pas à lutter contre la sensation de désir qui s’épanouissait en elle. Elle s’installa sur le lit en veillant à ne pas séparer leurs corps et se laissa aller dans ces draps qu’elle venait tout juste de quitter, dans un état d’esprit si différent. Ses mains se glissèrent à nouveau sur le tissu envahissant du t-shirt du jeune homme, et remontèrent sur son torse dans des gestes bien plus chaotiques et hâtifs qu’auparavant. Elle palpa sa peau, encore et encore, laissant échapper contre ses lèvres un soupir de contentement lorsqu’il vint enfin glisser ses doigts sur son ventre, et elle finit par arracher ce t-shirt qui l’indisposait tant, le faisant passer par dessus sa tête avant de s’attaquer à nouveau à sa bouche avec voracité. Elle ne comprenait pas comment elle avait fait pour attendre aussi longtemps avant de livrer son corps aux soins si agréables de Rupert. Il devait y avoir quelque chose qui ne tournait pas rond dans sa tête. Elle entrouvrit légèrement sa bouche pour murmurer contre ses lèvres un brûlant je t’aime, mais fut interrompue en plein élan par le son bien moins plaisant de la sonnerie du téléphone de sa moitié. Elle poussa un grognement de protestation avant de de maugréer : « Ah non ! Ah non, certainement pas ! » Elle enroula ses jambes autour de la taille du jeune homme pour l’empêcher de bouger alors qu’elle le sentait déjà s’éloigner pour saisir l’abomination qu’était la source de leur dérangement. Elle le prit de vitesse et tendit la main vers la table de chevet, où reposait le portable, dont elle se saisit après l’avoir cherché à tâtons pendant quelques secondes. Elle ne regarda même pas qui avait osé les interrompre ainsi, et se contenta de jeter l’objet sur le tas de vêtements dont elle s’était séparée un peu plus tôt. « Même pas en rêve, » articula-t-elle d'un ton menaçant en lui lançant un regard de défi.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyJeu 8 Mai - 14:12

Le désir le consumait. Depuis combien de temps n’avait-il pas ressenti cette avidité le ronger de l’intérieur ? Depuis combien de temps n’avait-il pas eu ce moment d’intimité avec Enola ? Malgré le temps, Rupert n’avait pas perdu ses réflexes. Avec une agilité certaine, il menait la danse alors que l’espace de quelques secondes la jeune femme semblait avoir perdu le contrôle. Ses mains voguaient sur ce corps qu’il connaissait si bien, explorant chaque parcelle qu’elles trouvaient. Ses lèvres quant à elles ne quittaient celles de la jeune femme que pour recouvrir le cou ou la mâchoire de baisers. Et alors qu’ils étaient en bonne voie (la jeune femme lui ayant retiré son t-shirt à peine une ou deux minutes auparavant) son téléphone sonna. La sonnerie lui permit de retrouver un peu ses esprits et de se sortir de cette emprise animale qui animait son corps. Hébété, il s’écarta légèrement d’Enola afin d’attraper son téléphone et de voir qui pouvait l’appeler à cette heure-ci. Il était inquiet car le souvenir de l’appel de l’avocat de la famille pour lui apprendre le décès de son père six mois auparavant l’avait marqué. Rupert tendit le bras vers la table basse, mais Enola fut plus rapide. Elle maugréa, tout en attrapant l’appareil, et alors que le jeune homme pensait qu’elle aurait la gentillesse de le lui donner, il la vit, sidéré, jeter sans ménagement son téléphone sur un tas de vêtement à l’autre bout de la pièce. Il fut pendant quelques secondes à court de mots, sans voix. La surplombant, il la fixa ahuri de ce qui venait de se passer, mais aussi bien refroidit. « Pourquoi t'as fait ça?! » demanda-t-il sèchement. « Et si c’était important ?! Grave?! » Il tenta de se dépêtrer de l’emprise des jambes d’Enola autour de son bassin. Mais elle semblait bien décidée à ne pas le laisser s’enfuir. « Lâche moi Nola, j’ai besoin de voir si c’est Fiona, Duncan ou ma mère. » Le traumatisme de la mort de son père l’avait rendu méfiant et très attentif au reste de sa famille. Il se retira avec rudesse de l’emprise, se levant pour attraper le petit appareil. Alors qu’il consultait sa messagerie, il s’assit au bord du lit, un certain agacement l’envahissant. Si Enola était la tentation incarnée, ce désagrément venait de le calmer. Le message qu’il écouta n’était finalement pas celui de ses frères et sœurs ou de sa mère ce qui le soulagea ; s’ils allaient bien, il allait bien aussi. « Fausse alerte. » articula t-il plus calmement cette fois, sans pour autant bouger de sa place.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyJeu 8 Mai - 15:54

Dans les films, quand la maitresse du héros principal éliminait toute source de dérangement dans un geste sauvage, cela découlait sur une scène M rated. Dans la vie d’Enola, cela découlait sur une engueulade en bonne et due forme. Elle ne s’était vraiment pas attendue à ça. Tout au plus allait-il refuser de lui obéir et, dans un sourire enjôleur, irait récupérer son téléphone tout en lui lançant quelques regards lubriques durant sa conversation. Mais non, il s’était mis à lui hurler dessus. À croire que tout était prétexte à se défouler sur elle. Quels que soient les efforts qu’elle déployait, ils ne menaient qu’à une seule et unique chose : un cuisant et humiliant rejet. Il se saisit alors de sa cuisse dans un geste dépourvu de toute lascivité et enfonça douloureusement ses doigts dans la peau pour se dégager. Mais elle avait consciencieusement accroché ses chevilles l’une à l’autre pour le retenir plus efficacement, et n’eut pas le réflexe immédiat de relâcher la pression. La force acharnée de Rupert associée à la résistance obstinée d’Enola firent finalement craquer la pauvre rotule mise à mal de la jeune femme, qui céda finalement tout en éructant un acerbe « Aïe Rupert putain ! » Elle fut tentée de l’expulser hors du lit en le poussant avec son pied, mais il était déjà loin et s’emparait de son portable. Il y avait quelque chose de remarquablement dégradant dans le fait de se faire voler la vedette par une petite chose en plastique, et elle sentit son coeur se serrer alors que le désir laissait finalement place au dépit. Quelque chose était bel et bien révolu dans leur relation, pour qu’il se saisisse de toutes les occasions de la repousser qui se présentaient à lui, pour qu’il se détourne d’elle aussi aisément que si elle n’avait été qu’une petite fleur fanée dont le parfum et la fraicheur avaient disparus depuis longtemps, pour qu’elle ne se soit pas souciée une seule fois au cours de deux dernières semaines de la manière dont il gérait la perte de son père. Elle le regarda s’asseoir sur le bord du lit, lui tournant effrontément le dos alors qu’elle massait son genou d’un air absent. La douleur du craquement s’était évanouie aussi subitement qu’elle était apparue, mais ce n’était pas le cas de la trace de main qui était toujours imprimée sur sa cuisse, rappel brûlant d’une réaction qu’elle ne comprenait toujours pas. Elle se sentait à la fois blessée et penaude, à le regarder fulminer dans son coin pour une broutille qu’elle ne saisissait pas très bien. Elle ne s’était pas imaginé une seule seconde que l’appel ait pu provenir d’un membre de sa famille. Elle ne pensait plus vraiment à la tragédie qui avait frappée les Ludlow, trop obnubilée qu’elle était à se focaliser sur la tragédie qu’elle avait provoquée dans sa propre tête. Mais lui semblait y penser. Lui semblait être hanté par cela, et elle n’avait pas eu la présence d’esprit de s’en inquiéter. Plus que penaude, elle se sentit soudain méprisable. « Je suis désolée, » marmonna-t-elle presque à contrecoeur depuis sa place tout au fond du lit, à l’opposé de là où il se trouvait. « Tu veux en parler ? » ajouta-t-elle d’une voix plus douce sans oser bouger de peur de se faire une nouvelle fois rabrouer.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyJeu 8 Mai - 16:52

Rupert avait exagéré. L’adrénaline n’avait fait qu’augmenter son stresse et son agacement. Il avait été injuste envers Enola et avait réagi exagérément. Il l’admettait. Un soupir de soulagement s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’il attendait les représailles d’Enola. Rupert allait s’excuser, il le devait. Une certaine touche de culpabilité l’envahit. Il refoulait tellement de chose que ces réactions en devenaient démesurées. Le jeune homme se mordit la lèvre, regard rivé sur ses mains tenant l’objet de tout ce débordement. Il sentait le regard d’Enola le transpercer, ce regard qui lisait à travers lui, ce regard qui semblait parfois voir ce que personne ne voyait. Et puis sa petite voix résonna dans la pièce. « Je suis désolée. Tu veux en parler ? » Conscient qu’il avait du l’effrayer, le vexer, voire même la blesser, il se retourna doucement, une mine coupable à la fois coupable plaquée sur le visage et triste. « C’est moi qui suis désolé. Je n’aurais jamais du te parler comme ça, ni réagir de la sorte. Excuse-moi Nola. » Il déglutit difficilement. Il se savait perturbé par les derniers évènements familiaux, mais ne les avait pas réellement assimilés. Rupert avait sans doute besoin de temps. Alors, voulait-il en parler maintenant ? Non il ne s’en sentait pas capable. « Non je ne préfère pas en parler. » répondit-il sobrement tout en grimpant à nouveau sur le lit. Non, il savait exactement ce dont il avait besoin et ce n’était pas parler. Il s’approcha de Nola et posa une main douce sur le genou nu de la jeune femme. « Je suis vraiment désolé Nola. » Il embrassa le genou qu’il avait entendu claquer, puis se laissa tomber sur le lit. « Tu sais ce dont j’aurais besoin ? » demanda t-il doucement, ne s’attendant pas à une véritable réponse de la part de la jolie brune. « J’aimerais que tu restes dormir avec moi cette nuit. » Il ouvrit ses bras, espérant qu’elle vienne s’y blottir. Rupert avait besoin de ça, de ce simple contact, la sentir tout près d’elle, son souffle caressant son cou, ses cheveux chatouillant son visage. Rien ne comptait plus pour lui que sa présence à ses côtés.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyJeu 8 Mai - 19:43

Elle s’attendait presque à se faire mordre et ne savait plus trop quelle attitude adopter. Rupert pouvait dire ce qu’il voulait, elle n’était pas la seule à avoir changé. Jamais, auparavant, une soirée n’aurait pu avoir un rythme aussi décousu. Jamais, auparavant, il n’aurait pu se montrer aussi brusque et inconstant. Mais lui avait une bonne excuse. Lui avait vécu des choses éprouvantes, des choses qu’elle ne comprenait pas, des choses qu’elle avait ignorées. Mais lorsqu’il se retourna, elle vit sur son visage une mine déconfite qui, à défaut de l’attendrir complètement, eu au moins le mérite de la rassurer. Elle se détendit en l’entendant s’excuser, et ne put s’empêcher d’éprouver une certaine sensation de victoire. Enfin, sans trop s’enthousiasmer non plus, de peur qu’il se remette à lui hurler dessus et décide de la jeter hors du lit pour retourner lire ses Relations pernicieuses à deux francs. « Non je ne préfère pas en parler, » déclara-t-il enfin, et cela n’aida pas la jeune femme à s’apaiser totalement. Bien sûr, lui avait le droit de ne pas vouloir parler de ce qui le perturbait tant. Mais elle, elle, grand Dieu non, elle n’avait pas le droit de vouloir garder pour elle ce qu’elle ressentait. Et le pire, c’était qu’elle, contrairement à lui, n’avait aucunement l’intention de le forcer à parler. Forcer les gens à faire quelque chose qu’ils ne voulaient pas faire n’avait jamais fait partie de ses habitudes. Non, à la limite, elle faisait tout pour donner envie aux gens de faire ce qu’ils n’avaient pas envie de faire quelques instants plus tôt, mais exercer une pression jusqu’à briser la résistance de l’autre n’était pas concevable. Elle ne broncha pas lorsqu’il posa à nouveau sa main sur son corps. Elle ne broncha pas non plus lorsqu’il s’excusa encore et embrassa son genou. Elle ne songea même pas à faire semblant d’avoir mal pour le faire culpabiliser davantage. Elle se contenta de le regarder, essayant de déterminer s’il comptait la rembarrer à nouveau si elle osait s’ouvrir à lui une fois de plus. Il n’avait plus l’air aussi remonté, elle détectait même sur ses traits une vulnérabilité dont elle ne soupçonnait pas même l’existence et qu’elle aurait aimé effacer de son visage d’une simple caresse. Mais elle s’en savait incapable. Elle ne pouvait rien faire pour lutter contre ce qu’il ressentait, elle ne pouvait en rien atténuer son chagrin, pas plus qu’elle pouvait imaginer la douleur qui le déchirait. Ce fut sans doute la culpabilité qui commençait à la tirailler, le poids de la négligence dont elle avait fait preuve à son égard, qui la poussèrent à aller docilement se loger entre ses bras. « C’était mon intention dès le départ, il a juste fallu qu’on complique les choses, » souffla-t-elle en s’installant contre lui, sans pour autant le toucher comme elle avait pu faire l’erreur de le faire auparavant. Elle n’était vraiment pas assez méchante. Elle aurait dû se montrer plus féroce, lui résister, lui faire ressentir ce qu’il lui avait infligé alors qu’elle cherchait son attention. Elle l’aurait peut-être été, méchante, s’il n’avait pas eu l’air aussi atterré. Elle l’aurait peut-être été, s’il s’était agi de quelqu’un d’autre. Elle resta silencieuse durant de longues secondes et il ne dit rien non plus, mais elle n’était pas sûre de ressentir le moindre inconfort, sinon la sensation d’avoir quelque chose à dire sans savoir comment le formuler. Enfin, au terme d’une réflexion intense au cours de laquelle elle ne détacha pas son regard de celui de Rupert, elle finit par murmurer paisiblement : « Ça ne peut pas continuer comme ça, Rup’. »
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyJeu 8 Mai - 20:58

Rupert n’aimait pas l’inconstance et pourtant, en jetant un regard rétrospectif sur la soirée il serait rendait compte de son instabilité. Il ne savait pas si c’était la douleur qui le rendait fou, Enola qui le rendait fou ou bien son retour à Canonsburg. Mais ce dont il était persuadé c’était que quelque chose n’allait pas chez lui et que cette soirée n’en avait été que le reflet. Rupert ne voulait pas de ça pour eux deux, il voulait retrouver leur entente d’antan, il voulait se retrouver aussi et ne plus être incohérent comme cette nuit, ou distant comme durant les quinze derniers jours, et pour cela, il savait qu’il devait à la fois dompter sa douleur mais aussi ré-apprivoiser Enola. Chacun d’eux avaient vécu séparément pendant dix mois, et il était normal que la cohabitation et l’équilibre soit difficile à retrouver. Mais il l’aimait, c’est tout ce qui comptait à ses yeux. Alors il devait être patient. Rupert ne détacha pas son regard de celui d’Enola, elle qui hésitait, semblait à la fois effrayée et blessée. Il resta silencieux. Il ne voulait pas la brusquer ni la forcer. Alors il garda la bouche fermée et les yeux rivés sur elle. Et quand elle vint finalement se loger dans le creux de ses bras, il referma son étreinte autour d’elle, heureux de sentir la pression réconfortante de son corps contre le sien. Toutefois il sentit la distance qu’elle imposait en ne la touchant pas, ce qu’il regretta mais accepta sans commentaire. Ils restèrent silencieux un long moment, se regardant fixement. Rupert tenta de resserrer un peu son étreinte mais avec délicatesse et sans démesure. Il n’osa pas l’embrasser, ni même caresser sa joue bien qu’il le désirait profondément. Mais Enola prit la parole, le détournant de son envie d’un peu plus d’intimité. « Ça ne peut pas continuer comme ça, Rup’. » Sa phrase lui fit l’effet d’un crochet du droit. Une douleur soudaine se rependit en lui, telle une marée noire, obstruant chaque leur d’espoir. Sa voix avait une intonation si défaitiste, ses propos vaincus. Il resta muet dans un premier temps. Que pouvait-il répondre à cela, lui qui n’avait jamais envisagé même l’espace d’une seconde la rupture. Puis, doucement, d’une vois qui se voulait calme, il demanda. « Tu veux qu’on arrête ? » Il regretta alors son comportement tout au long de la soirée voire de ses dernières semaines. Il regretta d’être parti durant si longtemps. Il regretta de ne pas lui avoir assez montré à quel point il l’aimait. Néanmoins dans un réflexe inconscient, son étreinte se resserra doucement comme pour l’empêcher de partir, de s’éloigner, de le quitter. Comme souvent lorsqu’il était dépassé et gêné, Rupert se mordillait la lèvre, tout en ne lâchant pas du regard celui d’Enola. Il ne savait pas ce qu’il y lisait, n’arrivait pas à décrypter le désir réel de sa bien-aimée qui semblai à présent lui échapper. Alors le jeune homme ne trouva à dire pour sa défense que les mots suivants. « Je t’aime Enola. Si l’année a été dure, mes sentiments n’ont pas changé pour toi. »
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyJeu 8 Mai - 22:33

Il avait mal interprété ses propos et elle le comprit instantanément. Elle le vit à la façon dont son regard se troubla, ses yeux la fixant sans même chercher à dissimuler la détresse qu’ils laissaient poindre. Elle le sentit à la façon dont les battements de son coeur s’accélérèrent sous ses mains, qui se retrouvaient coincées entre leurs corps. Elle l’entendit au silence qui suivit ses propos, et s’éternisa, encore et encore, avant qu’enfin il ne parle. « Tu veux qu’on arrête ? » se fourvoya-t-il d’une voix qui se voulait posée mais ne trahissait que trop intensément son désarroi. Elle sentit l’étau de ses bras se refermer avec plus de force autour d’elle, comme si elle comptait s’enfuir alors qu’elle ne cherchait qu’à trouver un moyen de rester. Mais avant qu’elle n’ait pu mettre fin au malentendu, il décida de s’acharner et elle dut finalement plaquer ses doigts contre ses lèvres pour s’assurer qu’il allait la laisser s’exprimer. « Rupert, » commença-t-elle, mais elle se rendit bien vite compte qu’il avait du mal à lui prêter attention. « Rupert, écoute-moi, » insista-t-elle plus fermement. Les doigts qui reposaient contre sa bouche vinrent se saisir de son menton pour le forcer à la regarder. « Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. » Elle lâcha son menton pour glisser sa main dans ses cheveux, qu’elle caressa dans un geste qui se voulait apaisant, et se décala légèrement pour rapprocher son visage du sien. « Je t’aime et je sais que tu m’aimes mais cela ne suffit plus pour le moment. » Elle s’efforçait de faire des phrases simples, entrecoupées de gestes tendres, comme si elle s’adressait à un mourant. « Il faut que l’on parle. Que l’on prenne des décisions. Que l’on trouve une solution, ensemble. » Mais le problème, c’était qu’ils ne pouvaient pas parler. Ils avaient chacun leurs sujets tabous, dont la seule pensée les réduisait au silence et à l’abattement. Comment trouver une solution quand communiquer n’était pas une option ? Elle ne pouvait s’empêcher de penser à la manière dont il avait interprété ses propos, et bien que l’aspect définitif et déchirant d’une rupture la terrifiait, elle commençait à envisager une alternative similaire, tout aussi funeste à ses yeux. « Je ne sais pas ce que tu veux, mais moi je veux qu’on retrouve ce qu’on avait avant. Et ce n’est peut-être pas possible maintenant, on a peut-être besoin de prendre du recul et de réfléchir à ce qu’on veut. » Elle baissa les yeux pour éviter son regard, inspira profondément pour se donner du courage, et poursuivit dans un murmure qui, avec un peu de chance, serait trop bas pour qu’il en saisisse les mots. « On a peut-être besoin de faire une pause. » Elle sentit une fissure craqueler quelque chose tout au fond de sa poitrine, fissure qui s’étira en un gouffre glouton où semblait s’engouffrer tout l’air qu’elle respirait. Plus elle pensait à ce que sa suggestion impliquait, plus elle sentait son petit coeur meurtri tambouriner contre sa cage thoracique, comme pour la supplier de retirer ces mots blasphématoires qu’elle regrettait déjà amèrement. Prononcer ces mots était le signe d’un échec, pour elle. Elle avait toujours voulu que leur relation soit absolument parfaite, qu’il n’y ait aucune fausse note, qu’ils vivent et respirent et bougent comme un seul être en parfaite harmonie, et voilà que sa chimère disparaissait dans le cratère qu’elle avait elle-même créé. Voilà qu’elle suggérait que leurs chemins se séparent momentanément, peut-être pour se retrouver un jour, mais au final, ils n’auraient jamais été aussi inséparables qu’elle avait osé l'espérer.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyVen 9 Mai - 17:09

La douleur s’infiltrait partout, fissurant quelque chose en lui. Rupert ne comprenait pourquoi ni comment elle avait pu en arriver à lui laisser entendre qu’une rupture serait une solution. Il l’aimait c’était une certitude, et jusqu’à présent, il pensait qu’elle l’aimait en retour. Il devait se tromper. Ou du moins elle s’était lassée. Lassée de ses absences trop longues, lassée de ne pas avoir été nécessairement une priorité ces derniers temps, ou même lassée de lui. Il eut un pincement au cœur à cette idée, lui qui pensait qu’ils finiraient leurs jours ensemble –comme le prouvait la jolie bague dans son écrin sous une pile de vieux pulls. Et puis ce fut à elle de répondre à sa question. Rupert considérait que le choix résidait entre les mains d’Enola, alors il l’écouta, ou du moins tenta de se concentrer et d’oublier tourment qui gagnait son esprit. Mais Enola saisit son menton et l’obligea à lui faire face, à écouter chacun de ses mots, même si cela voulait dire qu’il aurait bientôt le cœur brisé. Et puis il y eut une pointe de soulagement quand elle lui dit [color:6d0b=#steelblue]« Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit » et glissa une main dans ses cheveux. Mais il savait que ce n’était pas suffisant, qu’il s’en suivrait peut être un autre poignard dans le dos. La jolie brune continua de parler mais ce qui résonna dans son esprit furent les mots suivant « ce n’est pas suffisant. » Telle une litanie stridente, les mots tournèrent dans son esprit, maintenant incapable de se soucier du reste. Si ce n’était pas une véritable rupture, elle était déguisée sous une forme vicieuse et hypocrite. Rupert devina avant même que les mots ne dépassent les lèvres d’Enola ce qu’elle comptait proposer. Et une pointe de colère l’atteignit en plein cœur. Parce qu’elle osait penser à ça, parce qu’il savait que c’était voué à l’échec, parce que pour lui c’était inenvisageable. Il déglutit avec difficulté attendant la fameuse proposition. Et puis sa voix la chuchota, cette petite phrase sans aucun sens, cette petite phrase pernicieuse. Rupert, dans un geste inconscient, desserra son étreinte et à présent ses mains semblaient à peine effleurer le corps de la jeune femme. Il serra les dents, encaissant le coup sans broncher. Et pourtant c’était si douloureux, si décevant. Un silence pesant s’installa durant quelques minutes, où ni l’un ni l’autre ne sut quoi dire. Et puis ne tenant plus, Rupert réagit enfin. « Parce que tu penses vraiment que c’est la solution ? » lui demanda t-il d’une voix calme. Il regretta presque aussitôt d’avoir posé cette question, ne voulant pas paraître réfractaire bien qu’il le fut totalement. Rupert voulait lui montrer qu’il était capable d’effort malgré le fait que la pause n’en fasse pas partie. « Je-- Si c’est ce que tu veux… »
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyVen 9 Mai - 21:31

Sa suggestion était stupide. Leur pause, ils l’avaient eue. Cela faisait plus de dix mois qu’ils se la coltinaient, cette pause, et elle avait causé plus de dégâts qu’autre chose. C’était à cause de la distance que Nola en avait été réduite à avorter, faute d’avoir quelque chose sur quoi s’appuyer. C’était pendant qu’ils étaient à des milliers de kilomètres l’un de l’autre que le père de Rupert était décédé. À croire que le destin ne se déchainait contre eux que lorsqu’ils n’étaient pas ensemble. C’était puéril, bien sûr, de raisonner ainsi. Les évènements récents n’avaient rien à voir avec leur éloignement. Mais il était plus facile de croire dur comme fer que son idée de pause était totalement inenvisageable pour des questions de survie. Sauf qu’elle n’avait pas l’air si inenvisageable que cela pour Rupert. Elle le sentit simplement la relâcher, mais ne vit rien transparaitre sur son visage, comme si l’idée n’était pas aussi saugrenue que cela, comme s’il y avait quelque chose de presque attrayant à l’idée de prolonger un peu plus leur petite halte. Et cela l’énerva. Elle sentit un léger bouillonnement frémir dans le creux de son ventre lorsqu’elle réalisa qu’il s’en foutait royalement. Et voilà qu’il lui demandait si c’était vraiment la solution, comme si elle pouvait le dire. Mais elle essayait, au moins. Elle essayait. Si elle ne retira pas sa main, elle n’en sentit pas moins son visage se fermer. Sa folle suggestion, balancée sans réfléchir, sans conviction, et avec l’espoir très très fort de se voir confrontée à un refus clair et net, venait de se transformer en une certitude absolue. Paradoxalement, elle ne sentit pas vraiment le désespoir s’engouffrer avec plus de hargne dans ce trou béant qui déchirait sa poitrine. Cela viendrait plus tard, une fois que la réalité de la situation se serait réellement imposée à elle et qu’elle aurait compris qu’il ne s’agissait pas là d’une blague. Mais pour le moment, elle préféra se la jouer dure à cuire pour préserver le peu de dignité qui lui restait. « Je-- Si c’est ce que tu veux… » Si Enola Flynn avait été de nature violente, elle aurait été tentée de le gifler. C’était à se demander s’il écoutait ce qu’elle lui disait. Non, ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle lui l’avait dit, ce qu’elle voulait. Elle voulait récupérer tout ce qu’ils avaient éparpillé durant ces dix derniers mois. Elle voulait le voir sourire et pouvoir lui sourire. Elle voulait remonter le temps et changer le cours des choses. Mais ce n’était pas possible. Alors, plutôt que de formuler à nouveau des souhaits que personne ne pourrait exaucer, elle préféra approuver à contrecoeur une solution qui elle, allait bel et bien se réaliser. « Oui, c’est ce que je veux, » finit-elle par lâcher entre ses dents serrées avant de lui tourner le dos.
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MessageSujet: Re: it's hard to say there's nothing I regret (rupert)   it's hard to say there's nothing I regret (rupert) EmptyDim 11 Mai - 9:34

Quelle idée saugrenue ! Une pause. Rupert souffla, exaspéré. Il savait pertinemment que la pause n’aiderait en rien, qu’elle ne ferait qu’empirer la situation. Rupert était à la fois déçu et fâché qu’une telle  idée puisse venir à l’esprit d’Enola. Alors, plus ou moins inconsciemment, il sentit son visage se fermer doucement, ne plus rien laisser transparaître mis à part une placidité évidente. Il aurait aimé refuser, mais une colère sourde qui grondait en lui l’empêchait de discuter plus, de refuser ce qui semblait aux yeux d’Enola l’unique solution à leur problème. Néanmoins, Rupert avait l’intime sentiment qu’une chose infime mais du moins importante lui échappait. Il avait l’étrange sensation de ne plus comprendre Nola comme il pouvait le faire auparavant. Comme si durant ces dix derniers mois, elle était devenue un véritable mystère. Rupert regretta amèrement que la machine à remonter le temps n’ait pas été inventée. Et finalement, Enola finit par répondre à sa question d’une manière que Rupert ne comprenait pas. Une touche d’agacement et de déception perçait dans sa voix, or elle était celle à avoir proposé cette solution inepte. Qu’avait-il fait excepté avoir consenti à cette proposition ? Et lui tourna le dos dans un geste brusque. Alors, Rupert, à court d’idée et de motivation, éteignit la lampe de chevet et se recoucha sur son flanc, face au dos d’Enola. Il la fixa, observa son dos de longues minutes, voire plus, il perdit relativement rapidement al notion du temps. Et puis au cours de la nuit, quand il fut sûre que Nola s’était endormie, il se rapprocha légèrement et posa une main sur sa taille, une dernière fois avant longtemps.
-CLOS-
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