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 and i'm so sorry (r)

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MessageSujet: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyJeu 15 Mai - 21:25



"And I will swallow my pride
You're the one that I love
And I'm saying goodbye
Say something, I'm giving up on you"

great big world, say something

Rupert avait quitté relativement tôt la petite fête pour rejoindre l’appartement désert. Ca n’avait rie donné, rien n’avait avancé ou aboutit avec Enola. Il était donc rentré seul, le cœur encore un peu plus lourd, l’esprit surchargé d’une multitude de questions. Le jeune homme avait fait le chemin rapidement et furtivement : il ne désirait pas s‘expliquer ce départ précipité ni même parler.  Alors qu’il passait le pas de la porte, il espéra retrouver l’appartement occupé, y croiser une Enola prête à discuter et non le fuir ou esquiver. Mais rien. Le silence l’engloutit alors qu’il refermait la porte derrière lui, l’absence l’étreignit alors qu’il retirait sa veste. Rupert avança dans le noir sans difficulté connaissant l’emplacement des meubles et des obstacles sur son passage. Ce n’est seulement lorsqu’il atteignit la chambre qu’il alluma la lumière de la pièce. Le lit était vide, les draps ouverts sur la disparition de la jeune femme. Il retira sa chemise dans laquelle il était maintenant engoncé pour lui préférer un t-shirt qui trainait. Il hésita à se coucher mais il n’avait en aucun cas sommeil. Pourtant il aurait aimé, aimé que ce flot d’interrogations se stoppe, aimé ne plus avoir des remords de ne pas avoir insisté pour qu’ils restent ensemble, aimé que les choses soient différentes. Rupert s’allongea dans le lit, les mains croisées sous sa tête, fixant le plafond. Il laissa le manque et le silence l’entourer alors qu’il tenta de trouver de réponses en se rejouant la scène du barbecue. Y-avait-il un signe qu’il n’avait pas vu, un indice dont il ignorait l’existence ? Rupert resta ainsi, allongé dans sa chambre vide à réfléchir pendant un certain temps. Il n’aurait su déterminer combien de temps exactement il fut éveillé et étendu sur ce lit à attendre un signe, quand enfin le bruit d’une main toquant à la porte le sortie de sa léthargie. Rupert hésita un instant. Qui cela pouvait bien être ; n’étaient-ils pas tous à ce barbecue ? Et n’était-il pas trop tard pour rendre visite à cette heure ? Mais la personne qui frappait à la porte se fit insistante. Alors, il se leva avec lenteur et indifférence, s’étirant sur le court chemin de la chambre à la porte d’entrée. Rupert ne regarda pas une seconde dans le judas, ni n’hésita à ouvrir. Et sa surprise fut grande quand il se trouva nez à nez avec celle qu’il pensait partie. « T-- tu... ? »
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyVen 16 Mai - 20:24

Rupert lui manquait. Bien sûr, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même, lui diraient les plus aigris. Mais ce n’était pas vrai. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il accepte sa proposition stupide de faire une « pause » totalement injustifiée. Elle ne s’était pas attendue à se retrouver à pourrir toute seule dans une chambre d’hotel à se morfondre sans comprendre comment elle avait pu en arriver là. Elle ne s’était pas attendue à le croiser ce jour-même, tout pimpant et irrésistible en dépit de l’obstination dont elle avait su faire preuve pour ne surtout pas interagir avec cette créature. Et pourtant, tout cela s’était produit. Mais elle ne pouvait pas s’en prendre à elle-même, elle n’avait rien prévu de tout cela. La vie était sacrément cruelle envers elle en ce moment, geignit-elle intérieurement alors qu’elle grimpait les escaliers de Forsythe Residence après les avoir déjà montés une première fois quelques minutes plus tôt avant de les redescendre avec la ferme intention de se montrer pleine de volonté et de tenir encore un petit peu. La vie était cruelle et injuste et impitoyable, à foutre sur sa route l’irrésistible minois de Rupert alors qu’elle s’évertuait à leur donner le temps de réfléchir. Mais réfléchir à quoi, déjà, bon sang ? Il n’y avait pas à réfléchir, juste à agir. Et vite. Parce qu’elle était en train de perdre le contrôle, et s’il y avait bien une chose qui terrorisait Nola, c’était de perdre le contrôle de son existence. Elle ne s’arrêta pas pour reprendre son souffle une fois arrivée en haut, de peur que ses pieds décident une nouvelle fois de faire demi-tour et d’aller se terrer sous une montagne de couvertures en espérant mourir d’asphyxie par la même occasion. Non, elle parcourut rapidement la distance qui séparait la cage d’escaliers de leur appartement et se mit à frapper à la porte avec conviction. Elle ne savait pas trop ce qu’elle faisait là, à vrai dire. Elle avait juste besoin de le voir, de se rattraper, d’oublier quelques instants à quel point elle avait tout foutu en l’air depuis le moment où il était revenu. Mais elle ne pouvait pas continuer à tambouriner ainsi contre ce pauvre battant. Elle devait se modérer, pour une fois. Ne pas se montrer excessive, car c’était toujours dans ses moments d’excès qu’elle faisait tout déraper. Cette fois, elle allait tout faire comme il fallait. Elle allait lui demander si elle pouvait entrer, s’ils pouvaient discuter, elle allait peut-être se risquer à une brève étreinte, et elle allait enfin se soucier de lui. C’était un très bon plan, auquel elle savait qu’elle allait se tenir. Du moins, jusqu’au moment où il ouvrit enfin la porte. Toutes ses bonnes résolutions s’évanouirent à l’instant où elle vit son visage et prit conscience qu’elle était en train de le perdre, ce visage, et tout ce qui allait avec. Et elle ne pouvait pas perdre Rupert Ludlow. « T— tu... ? » balbutia-t-il avec l’expression la plus adorablement ahurie de l’univers tout entier inscrite sur ses traits. Elle ne lui demanda pas si elle pouvait entrer. Elle ne lui demanda pas s’ils pouvaient discuter. Elle se risqua à bien plus qu’une brève étreinte. Mais au moins, elle se soucia enfin de lui, lorsqu’elle fit un pas en avant, puis un autre, lentement, sans se montrer excessive, et qu’elle prit son visage entre ses mains, tout aussi délicatement. Elle lui laissa le temps de se dérober, de la jeter dehors et lui claquer la porte au nez. Elle alla même, dans son souci de lui laisser le temps de réagir, jusqu’à finir cette phrase qu’il avait commencé, comme elle avait le don de le faire. T— tu... ? « … es une crétine, Enola Flynn, » murmura-t-elle, contrite, juste avant de déposer ses lèvres contre les siennes.
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyLun 19 Mai - 17:22

Rupert n’en revenait pas. Il n’était pas sure que la jeune femme qui lui faisait face était bel et bien Enola. Ou si toute cette scène était réelle. Il resta bouche bé face à la jolie brune, incapable de réagir pendant ce qui lui parut être une éternité. Il aurait souhaité l’inviter à rentrer, lui demander poliment ce qu’elle voulait, mais Rupert était si surpris qu’il resta coi fixant d’un air très certainement hébété Enola. Cette jeune femme était donc pleine de surprise, mais aussi un savant mélange de paradoxes et d’hésitations. Rupert avait parfois du mal à suivre mais c’est aussi ce qui faisait qu’il l’aimait. Il était séduit à chaque fois par ces imprévus en compagnie d’Enola et ces évènements inattendus. Alors quand elle s’approcha de lui, il ne sut que faire puisqu’elle semblait toujours avoir une longueur d’avance sur lui : allait-elle le frapper ou l’embrasser ? Et cette question dont la réponse ne saurait tarder lui rappela certains très bon moments en sa compagnie il y a déjà plus d’un an, et ne fit que conforter son idée que cette pause était inutile et absurde. Il ne recula donc pas à l’approche d’Enola, ni ne se déroba à l’approche des mains d’Enola sur son visage. Et toujours silencieux, il la laissa parler alors que tout en lui voulait l’embrasser et lui dire qu’il ne voulait pas de cette pause. Enfin, elle vint déposer un léger baiser sur les lèvres closes de Rupert qui ne put que répondre à cette marque d’affection. Il glissa une main experte sur sa taille afin de la faire rentrer dans l’appartement et de fermer la porte d’entrée derrière eux. Bien que curieux de connaître la raison de cette visite impromptue, il n’envisagea pas décoller tout de suite ses lèvres de celles d’Enola. Il ne savait pas où tout ça les mènerait, ou même si Enola avait un quelconque plan pour la suite. Lui n’avait pas une seule seconde imaginé qu’elle le rejoindrait ici, dans leur nid à eux, qui plus est pour l’embrasser. Alors il souhaitait vivre ce moment, oublier le reste, le passé qu’il soit proche ou lointain. Plus de cri, plus de reproches. Juste la pression de ses lèvres contre les siennes, la sensation de son corps contre le sien, son souffle contre sa peau. Alors ces mains vinrent emprisonner ses hanches, un pouce s’étant glissé sous son t-shirt effleurant la petite parcelle de peau à laquelle il avait accès. Ses lèvres étaient insatiables à l’image de son désir pour Enola. A bout de souffle, il se détacha doucement d’elle pour oser une question. « Je-- tu-- ? » Ces mots restèrent en suspend avant qu’il ne reprenne ses esprits. « Tu venais chercher quelque chose ? » demanda-t-il légèrement perplexe et hébété après s’être souvenu qu’elle était bien venue jusqu’ici pour quelque chose.
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyJeu 22 Mai - 17:00

Il y a quelque chose d'assez stupéfiant dans la manière dont le contact avec une seule personne peut enivrer l’esprit et le faire totalement divaguer. Une furtive caresse, une simple odeur, quelques mordillements incertains, et voilà qu’Enola perdait totalement de vue la raison pour laquelle elle était venue là. Bien qu’il n’y ait en fait pas vraiment de raison claire. Ce qui l’arrangeait bien, à cet instant précis de sa tumultueuse existence. Il aurait été cruel d’exiger de son cerveau qu’il formule une raison claire à sa présence ici, maintenant que sa bouche dévorait des lèvres qui lui manquaient tellement. Elle se sentait bien, là, maintenant, tout de suite. Elle retrouvait des repères qu’elle croyait jusqu’ici évanouis. Elle redécouvrait un corps dont elle avait été séparée trop longtemps, sans arrière pensée, cette fois-ci. Elle se sentait bien. Il ne l’avait pas repoussée, alors qu’elle lui en avait laissé le temps. Rien que cela était un motif de réjouissance extrême, après tout ce qu’elle lui avait infligé. Et puis il finit par se détacher d’elle. Un peu trop tôt à son goût. « Tu venais chercher quelque chose ? » s’enquit-il alors, et elle sentit son estomac se contracter douloureusement sous le poids du dépit qui se saisit d’elle. « Oh merde, pardon, » balbutia-t-elle précipitamment, reculant d’un pas pour s’extraire de l’emprise de ses mains, dont elle avait si mal interprété le sens. Elle avait cru, dans son désir de percevoir chez lui le même manque que celui qu’elle éprouvait elle-même, que ces mains s’étaient saisi d’elle pour manifester, sinon de l’enthousiasme, au moins une certaine forme d’approbation. Mais maintenant qu’il avait dit cela, elle n’en était plus aussi sûre, bien au contraire. Comme une enfant prise la main dans le sac, elle détourna le regard pour fixer brièvement ses propres pieds. Ils étaient en pause, parbleu ! Elle s’attendait à quoi ? À ce qu’il l’accueille à bras ouverts, alors qu’elle le tenait à distance depuis son retour, qu’elle l’avait laissé livré à lui-même dans la rude épreuve du deuil, qu’elle avait décrété que leur couple était suffisamment en danger pour mériter une interruption ? Pour qui se prenait-elle, exactement, à imposer sa volonté sans s’inquiéter de celle de Rupert ? Quoi qu’elle fasse, le résultat était immanquablement lamentable. Et pourtant, tout partait bien souvent d’une bonne intention. Il n’y avait qu’à voir les motifs qui l’avaient poussée à avorter. « Je — Je venais juste récupérer des vêtements. Je pense que je vais même en prendre un peu plus que prévu, » parvint-elle finalement à articuler avec un brin d’amertume tout en se dérobant dans l’espoir de gagner au pas de course leur chambre, son placard, ses vêtements, puis la sortie, avant de disparaitre à tout jamais pour se terrer dans un trou où elle mourrait de mortification.
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyJeu 22 Mai - 18:51

Rupert avait parlé trop vite, n’avait pas pesé assez ses mots, par surprise, pudeur, par rapidité. Et il le regrettait amèrement maintenant qu’il sentait Enola se reculer avec vitesse. Il fit un pas vers elle, mais le visage fermé d’Enola le stoppa dans sa tentative de rattraper la situation. Il la regarda alors, tel un enfant perdu, rongé par les remords d’avoir fait une bêtise blessante. Mais Rupert n’avait jamais voulu la blesser, ni même qu’elle quitte cette étreinte ou cet appartement. Ces mots avaient quitté sa bouche avant même qu’il n’ait eu le temps de les soupesé. Il l’entendit jurer puis expliquer dans un mensonge acerbe qu’elle était venue chercher des vêtements. Rupert ne réagit pas tout de suite et la suivit simplement du regard quitter la pièce pour rejoindre la chambre. Mais il devait saisir cette chance, la rattraper et ne plus la laisser. Aucun d’eux ne souhaitait cette pause. Alors le jeune homme devait prendre son courage à deux mains et la convaincre voire la supplier s’il le fallait. « Attends Nola ! » s’exclama t-il en la rejoignant d’un pas rapide dans la chambre. Elle s’afférait autour de l’armoire –armoire dans laquelle il avait eu la mauvaise idée de cacher la bague. Il attrapa alors doucement son poignet afin d’attirer son attention. « Enola, pardon-- » Son pouce caressait l’intérieur de son poignet alors qu’il tentait de capter son regard. « Pardon Nola, c’est pas ce que je voulais que tu comprennes. J’aimerais que tu restes s’il te plait. » Il se rapprocha un peu d’elle, posa son autre main sur sa hanche. Doucement, il avança son visage de celui de la brunette, lui laissant tout le temps de se dérober, et lui souffla : « C’est inutile cette pause. On a déjà été séparé trop longtemps. Reprenons les choses calmement. » Il se permit de coller son front contre celui de la jeune femme. Il se savait amoureux d’elle, le ressentait au plus profond de ces entrailles, et cette histoire ne faisait que répandre un poison parmi tous ces sentiments purs qui n’ont fait qu’amplifier au fil des années. Rupert, plus ou moins courageusement, déposa un baiser au coin des lèvres d’Enola puis s’écarta légèrement afin de pouvoir plonger son regard dans celui de sa fiancée. Il avait besoin d’elle, avait envie d’elle et de vivre sa vie auprès d’elle. Il refusait cette pause, refusait qu’elle quitte cet appartement pour un quelconque abri étranger, refusait que leur couple soit abandonné aux griffes du temps et de la lassitude. Rupert était prêt à se battre pour Enola, son amour comme moteur pour cette lutte. Mais il avait besoin qu’elle soit partante et surtout qu’elle ne le fuit plus. Alors doucement, presque silencieusement, il lui souffla sans être certain qu’elle l’ait entendu « S’il te plaît mon amour, reste. »
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyJeu 22 Mai - 20:27

Se terrer dans un trou et y mourir paisiblement de mortification n’était cependant visiblement pas à l’ordre du jour, comme le lui indiquèrent sournoisement les bruits de pas qui s’approchaient derrière elle alors qu’elle balançait sur le lit les vêtements qu’elle comptait embarquer pour se donner un semblant de crédibilité. Elle avait réagi d’une façon quelque peu excessive, et voilà qu’il en assumait lui-même les conséquences, à lui courir après alors qu’elle comprenait totalement qu’il puisse avoir besoin de temps, en avoir marre d’être perpétuellement mené en bateau, vouloir tirer profit de cette pause fétide. Elle ne lutta pas lorsqu’il se saisit de son poignet mais refusa de croiser son regard, sans qu’elle sache pourquoi elle l’évitait ainsi. Ce n’était pas comme s’il ne la connaissait pas, comme s’il ne savait pas ce qui se passait dans sa tête. Elle pouvait se démener autant qu’elle le souhaitait pour garder pour elle la déception qui la rongeait, il n’était pas dupe, même après de longs mois d’absence, où ils avaient, bien malgré eux, appris à vivre l’un sans l’autre. C’était peut-être cela, au fond, qui les avait tués. Elle avait toujours considéré Rupert comme acquis, comme un repère inébranlable dans sa vie, et voilà qu’ils avaient chacun dû affronter des choses qui leur avaient montré à quel point une personne n’était jamais complètement acquise. « Pardon Nola, c’est pas ce que je voulais que tu comprennes. J’aimerais que tu restes s’il te plait. » C’était, sans doute, tout ce qu’elle avait besoin d’entendre. Elle voulait juste avoir sa place auprès de lui, savoir que tout n’était pas perdu, qu’il ne la détestait pas encore, malgré l’inconstance dont elle faisait preuve. Elle voulait juste qu’il veuille la même chose qu’elle, même s’il y avait quelque chose de particulièrement égoïste dans ce souhait. Mais surtout, surtout, elle voulait juste qu’il l’aime. Alors elle ne bougea pas lorsqu’il s’approcha d’elle comme on s’approcherait d’un animal blessé. Elle le regarda même, finalement, presque subjuguée. « C’est inutile cette pause. On a déjà été séparé trop longtemps. Reprenons les choses calmement. » Et voilà que l’animal blessé était totalement amadoué, satisfait d’avoir entendu ce qu’il désirait si ardemment entendre. Leurs fronts entrèrent doucement en contact et elle laissa tomber le t-shirt qu’elle tenait entre ses doigts — ou peut-être était-ce un chemisier, elle n’en savait rien, elle s’en fichait — et vint placer une main hésitante dans le dos de Rupert, dans un contact si léger qu’il en était presque inexistant. Sa santé mentale était mise à rude épreuve, tandis qu’il l’assaillait de caresses, de promesses et de baisers, alors qu’elle n’avait pas tant besoin d’être convaincue que rassurée. Mais il tint néanmoins à lui asséner le coup de grâce, celui qui ferait flancher tous les doutes subsistant encore en elle, toutes ses réticences à perpétuer un cycle instable où s’enchainent sérénité et confrontation, entrecoupés de haltes insensées. « S’il te plaît mon amour, reste. » Elle n’aurait su dire si c’était le contenu de sa phrase ou la vulnérabilité qui en suintait qui la poussa à agir, mais elle se retrouva bientôt le visage enfoui dans le cou du jeune homme, ses bras le serrant contre elle dans une étreinte qui se voulait initialement tendre mais relevait désormais plus du cramponnement. « Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée. Je t’aime. Je suis désolée. De toutes les mauvaises idées que j’ai eues, cette pause était la pire, » déblatéra-t-elle d’un trait, sa voix étouffée par le tissu du t-shirt de Rupert contre lequel reposait sa bouche. Elle redressa légèrement la tête pour placer un fugace baiser sur la peau de son cou, et ajouta, embarrassée : « Hum, je vais ranger tout ce bordel. » Et bien qu’elle parlait en l’occurrence uniquement de l’amas d’habits qui trônait sur leur lit, elle savait au fond d’elle-même qu’elle comptait bien arranger tout le bordel qu’étaient devenues leurs vies.
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyVen 30 Mai - 19:40

Rupert fut soulagé d’observer la réaction d’Enola. Il n’en attendait pas tant après les derniers évènements tumultueux. Mais il était heureux de retrouver Enola, heureux d’avoir pu lui parler et qu’elle semble réagir positivement, heureux de la sentir tout contre lui. Il ne s’était pas préparé à cette réaction, à vrai dire il ne pensait pas qu’elle cèderait si facilement. Mais il répondit à son étreinte avec ferveur, la serrant en retour tout contre lui. Enola était la femme de sa vie, Rupert en était persuadé. Et il espérait que ça soit réciproque. Il laissa Nola enfouir son visage dans son cou, s’y réfugier et retrouva ces gestes qu’ils avaient partagé des mois auparavant, avant que tout commence à s’effriter. Elle s’excusa à plusieurs reprises, vacillant et commençant à céder sous le poids de l’émotion, mais ce que retint Rupert fut qu’elle partageait son avis quant à une possible pause. Il appuya doucement sa joue contre la chevelure et le crâne d’Enola qui n’avait pas quitté son épaule et son cou. Il resta silencieux, appréciant le poids qui venait de se retirer de ses épaules et qui pesait sur son cœur. Son cœur avait ralenti, son souffle était plus posé et il ferma même les yeux pendant leur étreinte. Et puis elle se redressa ce qui attira l’attention de Rupert qui se concentra sur le visage d’Enola qui lui faisait à présent face. « Hum, je vais ranger tout ce bordel. » La phrase le surprit. Il n’était pas sur de comprendre entièrement à quel objet cette phrase se référait-elle. Etait-ce leur couple ou la chambre ? Si elle parlait du premier, il n’était pas sure de savoir pourquoi. C’était lui qui l’avait quitté, ayant fuit trop longtemps leur domicile et par conséquent c’était lui le principal coupable. Enola n’avait fait qu’exprimer une certaine méfiance après des mois passés loin de lui. Il déplaça ses mains pour attraper délicatement le visage de la jeune femme. Rupert ne souhaitait pas briser leur étreinte tout de suite et le rangement de la chambre pouvait attendre. Seul leur couple comptait à présent. « Nola, écoute-moi. » Il planta son regard dans celui de la jolie brune, déterminé à lui dire clairement les choses. « Je sais que je suis l’unique coupable de ce capharnaüm et je veux vraiment te présenter mes excuses pour mon absence trop longue chez nous, auprès de toi. » Il déposa un rapide baiser sur ses lèvres afin de conclure ses excuses. « Je comprends donc ta méfiance. Mais je suis prêt à me battre pour toi parce que je t’aime Nola. » Et Rupert réitéra son baiser le laissant toutefois traîner plus longtemps, et utilisant les secondes supplémentaires pour l’intensifier.  Il avait besoin d’elle comme si Enola était une nécessité vitale pour sa survie.
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyLun 2 Juin - 20:41

Il faisait nuit et elle était épuisée. Il était facile de se laisser bercer par des bras trop peu présents récemment, de se laisser dériver sans trop s’interroger sur ce qui allait advenir, et d’écouter les déclarations enflammées d’un Rupert bien plus avenant qu’elle ne le serait jamais. Elle n’était jamais à l’aise, dans ces moments délicats où il est vital de se confier sincèrement, de s’ouvrir un peu trop pour restaurer un équilibre bafoué. Non pas qu’elle ne crève pas d’envie de regarder Rupert droit dans les yeux et de lui balancer tout son amour avec la même véhémence et la même aisance qu’il venait de le faire. Mais ces situations intenses la terrifiaient, sans qu’elle soit à même d’expliquer pourquoi. Elle était la première à marmonner un « je t’aime » mal réveillé de bon matin, quand tout allait bien, que tout était en ordre, qu’aucun trouble ne venait rendre nécessaire une confidence si intime qu’elle rendait effroyablement vulnérable. Durant les périodes de tourment, en revanche, elle se montrait bien plus réservée, quand elle parvenait à se retenir d’injecter une touche d’humour à une situation qui n’avait rien de drôle. Car il fallait bien admettre que la tendance d’Enola à tout tourner en dérision était un véritable fléau. Aussi dut-elle déployer des efforts colossaux afin de ne surtout pas fuir cette situation incommodante en lui susurrant d’une voix enjôleuse qu’elle adorait quand il lui parlait avec sa voix de mâle écossais. Et elle parvint à ne pas fuir, plantant obstinément son regard dans celui de Rupert tandis qu’il déversait sur elle un flot d’excuses qui n’avait aucun sens. Elle eut la folle envie de lui dire qu’il était à côté de la plaque, mais il ne lui en laissa pas le temps, l’embrassant à pleine bouche — ce qui n’avait, à vrai dire, pas grand chose de dérangeant. Ses lèvres répondirent d’elles-mêmes, et elle oublia pendant un temps qu’elle n’était pas censée fuir les déclarations ardentes de son amour éternel pour le jeune homme qui était en train de consciencieusement piétiner ses vêtements, trop occupée qu’elle était à tourmenter les lèvres dudit jeune homme. À bout de souffle, elle finit par se détacher de lui, non sans avoir au préalable mordillé sa lèvre inférieure, et libéra le tissu froissé de son t-shirt, dont ses mains s’étaient saisi sans même qu’elle s’en soit rendu compte. « Il faut plus qu’un baiser pour me faire taire, Rup’, » lança-t-elle sur un ton de défi, avant de poursuivre, tout en veillant à ne pas détacher son regard du sien. « J’aimerais que tu arrêtes de t’excuser, Rupert. Rien de tout ce qui se passe n’est ta faute et tu le sais aussi bien que moi, alors arrête de me dédouaner. » Elle marqua une pause, sentant ressurgir son besoin d’éviter toute effusion de sentiments. « Par contre j’aimerais beaucoup te voir te battre pour moi. J’espère qu’il y aura de la sueur et du sang, » enchaina-t-elle avec un sourire malicieux qui lui fit froncer le nez, avant de l’embrasser à nouveau. Elle s’interrompit en plein geste, cependant, lorsqu’elle sentit sous ses pieds un bout de tissu, et n’eut pas à baisser le regard pour reconnaitre le vêtement qu’elle avait laissé tomber à terre quelques instants plus tôt. [color=steelblue« Mais j’aimerais surtout vraiment qu’on cesse de réduire à néant ma garde-robe, »[/color] s’entendit-elle grommeler contre les lèvres de Rupert. Sans attendre une réponse de sa part, elle se détacha cette fois complètement de lui, se baissa, ramassa la chose passablement froissée qu’elle identifia comme un t-shirt de Rupert qu’elle empruntait — sans trop demander l’autorisation — pour dormir ainsi qu’une jupe presque totalement épargnée — qui elle n’appartenait pas à Rupert— et se dirigea vers l’armoire dont elle s’était détournée. Ses doigts s’efforcèrent de défroisser le tissu du mieux qu’ils le purent puis de plier le t-shirt, et se mirent à fouiller dans une étagère, avant de se refermer sur quelque chose qui n’avait a priori pas sa place dans une armoire. « Qu’est-ce qu… ? » Elle sortit le petit objet et n’eut pas à l’examiner longtemps pour comprendre qu’il s’agissait d’un écrin, mais elle ne parvint pas à s’en expliquer la présence dans un placard, et se tourna alors vers Rupert, les sourcils froncés dans un regard interrogateur.
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyMar 3 Juin - 18:59

Il était tard et si la fatigue gagnait du terrain, l’ascenseur émotionnel de ces derniers jours voire de ces dernières minutes le tenait bien éveillé. Peut-être qu’une autre crise allait pointer son nez ? Mais Rupert balaya cette idée pour se concentrer sur une Enola comme tiraillée entre le laisser-aller total et une certaine retenue. Mais Rupert la connaissait trop bien pour y prêter la moindre attention. Il savait qu’elle l’aimait même si par pur esprit de protection elle trouvait toujours le moyen de laisser poindre l’humour dans une situation forte en émotions. Et Rupert, bien que ça avait pu le toucher par le passé, c’était habitué à ce réflexe de détourner l’émotion, de la rendre moins palpable, peut être moins étouffante. Il laissa le silence s’installer, les encercler alors qu’il imaginait le monde s’être arrêter le temps de ce moment unique où son couple semblait trouver le salut. Rupert observait Enola, photographiait mentalement son joli visage, inlassable de ses traits fins, de ses tâches de rousseur en nombre, de ses lèvres charnues ou de ce regard mutin. Il l’écouta parler plus ou moins distraitement, pouvait dire autant qu’elle le souhaitait qu’il n’était pas fautif, il était persuadé du contraire et envisageait très sérieusement de prendre un poste à pleins temps à l’hôpital. Il resserra doucement ses bras autour d’elle, comme effrayer par l’idée qu’elle fuit à nouveau. Et la touche d’humour ne tarda pas ce qui lui arracha un sourire, mais il n’eut le temps de rien ajouter car déjà, Enola venait l’embrasser tendrement. Ce baiser fut trop court au goût de Rupert car déjà, la jeune femme se détachait de lui pour faire ce qui était secondaire : soit ranger les lieux et les vêtements étalés sur le sol. Rupert la regarda faire, insouciant, plutôt impatient de pouvoir la récupérer tout contre lui. Et ce ne fut que lorsqu’elle sembla s’attarder dans son rangement sur un objet qu’il réagit et comprit. L’écrin. Mais c’était trop tard car déjà la jeune femme le brandissait, regardant avec insistance Rupert, un air interrogateur figé sur son visage. Il déglutit avec difficulté, la panique le gagnant. Pas maintenant, ce n’était pas prévu maintenant. Un chapelet d’injure envers lui-même se déversa dans son esprit incapable de réagir correctement. Qu’allait-il faire maintenant que ce foutu écrin avait été découvert ? Rupert n’avait pas changé d’avis, loin de là, mais le moment était tout bonnement mal choisi. Pourtant il se retrouvait face à ses responsabilités, c’est pourquoi il s’approcha d’Enola et se saisit doucement de l’écrin en silence. Elle ne sembla pas protester alors qu’il se reculait, les yeux plongés dans ceux de la jolie brune, l’écrin renfermé entre ses deux mains. Le silence s’éternisa alors que ni l’un ni l’autre ne détournait le regard. Et ce fut le moment où il comprit que le temps s’était réellement arrêté. Enola et Rupert se trouvait dans une bulle insonore et fragile qui risquait à tout moment d’exploser. Alors sur cette révélation, le jeune homme décida qu’il n’avait plus rien à perdre. « Je n’avais pas pensé le faire ainsi.. » se justifia t-il d’un rire nerveux. Gêné, il se racla la gorge, incapable de décider s’il devait poser un genou à terre ou pas. Mais quitte à improviser il préféra rester simple. « Je t’aime Nola comme je te l’ai dit et ça fait déjà sept ans qu’on est ensemble. » Tout ça était très maladroit et Rupert se haït d’avoir trouver une cachette aussi minable pour son écrin mais il continua. « Et tous les jours, je me dis que je suis sans doute le plus chanceux des hommes de t’avoir. » Nouvelle pause, grande inspiration. « Alors Enola Flynn, veux-tu m’épouser ? » conclut-il en ouvrant le petit écrin renfermant une magnifique bague d’un certain âge serti d’un saphir et deux petits diamants qui l’entourait.
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyMer 4 Juin - 14:21

Une petite voix dans sa tête lui beuglait qu’elle était en train de commettre ce que l’on appelle communément une boulette. Mais elle était lancée, maintenant, c’était trop tard. Elle brandissait l’arme du crime au lieu de l’enterrer sous d’épaisses couches de vêtements et faire comme si de rien n’était. Ce n’était pas très sympa de sa part, et même elle en ressentait une certaine contrariété. Bien sûr qu’elle savait ce qu’elle tenait entre ses mains. Du moins, elle espérait le savoir. Peut-être était-elle à côté de la plaque. Peut-être s’agissait-il d’un superbe cadeau destiné à la maitresse de Rupert, ou d’une dent de lait qu’il avait retrouvée lors de son séjour en Écosse. Quelque chose lui disait cependant que ce n’était ni l’un ni l’autre, et c’était bien ce qui la décevait le plus, car elle était en train de tout gâcher. Elle pouvait le voir sur le visage quelque peu paniqué du jeune homme, elle pouvait le sentir au plus profond d’elle-même. Mais elle s’obstinait quand même à gâcher un moment qui ne devait visiblement pas se dérouler au milieu de cette chambre en désordre, en plein milieu d’une tempête conjugale. Elle ouvrit la bouche avec la ferme intention de lui dire qu’elle était désolée et qu’elle allait tout oublier et qu’elle allait attendre patiemment le moment qu’il avait réellement choisi et qu’il foute cette chose hors de sa vue nom d’un chien, mais aucun son n’en sortit et elle se contenta de le regarder, bouche bée, alors qu’il lui prenait l’écrin des mains sans la lâcher des yeux et se mettait à prononcer un discours dont elle avait du mal à saisir le sens, trop occupée qu’elle était à se retenir de laisser ses lèvres s’étirer en un sourire trop large pour ne pas être douloureux. Il était tellement embarrassé que cela aurait pu l’attendrir, si elle n’était pas proprement dégoutée de lui avoir forcé la main — car c’était au final bel et bien ce qu’elle venait de faire, bien qu’involontairement. C’était étrange, de le voir ainsi incertain. C’en était presque vexant, même. N’avait-elle pas réussi à montrer clairement que vivre sans lui lui retournait la tête et la mettait dans un état déplorable ? Ne lui avait-elle pas suffisamment manifesté l’amour inconditionnel qu’elle éprouvait pour lui ? Sept années n’avaient-elles pas suffi pour lui faire rentrer dans le crâne qu’elle comptait rester à ses côtés pendant encore un bon bout de temps ? C’était censé être une banalité, bon sang. Pas plus éprouvante que de lui demander si elle voulait du sucre dans son thé ou si elle était d’accord pour adopter un chien. C’était une telle banalité qu’il était tout débraillé dans son t-shirt et qu’elle-même faisait peur à voir, tout échevelée qu’elle était. Et puis son agacement s’estompa alors, lorsqu’il lui demanda avec davantage d’assurance — mais pas trop non plus — « Alors Enola Flynn, veux-tu m’épouser ? » Elle fut tentée de le torturer un peu, de le punir pour le manque de confiance dont il faisait preuve. Elle hésita à lui demander s’il était sûr que c’était bien le moment pour ça, s’il était certain de vouloir d’elle comme épouse, mais son regard inquiet et la bague qu’il lui présentait la dissuadèrent, et elle laissa un sourire fendre son visage. C’était un vrai sourire, un vrai de vrai, de ceux qui font briller les yeux et donnent envie de vomir à quiconque se trouve dans leur champ d’action, et ce sourire en soi pouvait très bien faire office de réponse, mais elle savait qu’elle se devait de la formuler avec des mots. « Oui, » murmura-t-elle une première fois, comme pour tester l’effet que cela faisait avant d’officialiser sa réponse. « Oui, je veux t’épouser, » répéta-t-elle, plus sûre d’elle, en passant une main à sa nuque pour attirer son visage près du sien afin de l'embrasser. Elle s’interrompit cependant, comme prise d’un doute, sans se départir de son sourire. « Et toi Rupert Ludlow, veux-tu m’épouser ? »
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyDim 8 Juin - 16:38

Le cœur au bord des lèvres, Rupert attendait, son cœur battant si fort qu’il était prêt à sortir de sa poitrine. Il avait l’impression d’avoir fait une erreur, que ce n’était sans doute pas le moment de le faire et qu’il allait se prendre un râteau monumental. Mais Rupert ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même et regretter amèrement d’avoir aussi mal caché ce foutu écrin. Il ne quitta pas des yeux Enola qui semblait avoir perdu l’usage de la parole. Partageait-elle au moins le même désir ? Il n’y avait jamais songé, persuadé que quand deux êtres s’aiment le mariage paraît être la suite logique des choses. Mais s’il était trop traditionnel et qu’Enola ne l’avait jamais conçu ainsi ? Alors il la mettait dans une situation embarrassante ; et cette pensée ne fit qu’accentuer la gêne de Rupert, qui la petite boîte de velours ouverte entre les mains, ne tenait plus. Le souffle court, les yeux brillants, il s’attendait à essuyer un échec cuisant, devoir faire face à une honte grandissante, mais soudant un signe de bonne augure s’offrait à lui : le sourire immense et radieux d’Enola qui s’épanouissait sur son visage. Et soudain l’attente, le stresse, la bague ne furent plus que secondaires et il se laissa submerger par le soulagement. Peut-être se fourvoyait-il, mais ce sourire l’éblouit à tel point qu’il en oublia presque pourquoi il se tenait devant-elle, si raide. Et puis à partir de ce moment là le temps reprit son cours et les minutes qui, auparavant, paraissaient être des heures revinrent à leur rythme habituel à l’instar de la respiration du jeune homme. C’est alors qu’elle murmura un premier « oui » d’abord timide, puis répondit avec plus d’assurance, d’entrain : « Oui, je veux t’épouser… ». Un sourire immense s’épanouit sur le visage de Rupert qui fut envahit par une sensation d’euphorie incontrôlable. Un rire joyeux et sonore menaçait de sortir alors qu’Enola, ayant glissé une main dans son cou, rapprochait son visage du sien afin de l’embrasser. Mais elle fut comme stoppée dans son élan par une pensée qui semblait la tracasser, sans pour autant se départir de son sourire charmant. La question le heurta de plein fouet sans pour autant le vexer. Comment pouvait-elle en douter une seconde ? Rupert plongea alors ses yeux dans ceux d’Enola, arborant un petit air de défi malgré son sourire gigantesque qui lui mangeait le visage. « Douterais-tu de mon amour et de ma sincérité ? » la questionna-t-il. Il ne lui laissa pas le temps de répondre et lui volant un long baiser passionné. Rupert arrêta doucement ce baiser pour lui avouer « Cette bague attendait simplement le meilleur moment pour se montrer. » Il rit de sa propre sentence tout en attrapant Nola par la taille afin de la tenir tout contre lui. Il retira la bague de l’écrin, écrin dont il se débarrassa en l’envoyant sur le lit, et la tint fermement. « Votre main mademoiselle.. » Il la tendit vers Enola afin que son doigt puisse revêtir le petit objet symbolique.
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptySam 21 Juin - 19:32

Sa question, bien que légère, était après tout justifiée. Bon, bien sûr, il l’avait expressément demandée en mariage, s’était procuré une bague, et tout et tout. Mais elle avait le droit, elle aussi, de vouloir s’assurer qu’il voulait bien l’épouser et qu’aucune force supérieure — telle Mrs Flynn, par exemple — ne lui avait forcé la main. Bon, même si en toute honnêteté, elle n’avait posé la question que pour se la jouer romantique. Et il fallait bien admettre que ce n’était pas le romantisme qui manquait à cette scène un peu surréaliste. Elle n’aurait su dire exactement de quel type de demande en mariage elle aurait aimé faire l’objet. Rien de bien exubérant, ça c’était sûr. Mais peut-être quelque chose d’un peu moins débraillé. Et pourtant, pourtant, il n’y avait dans son esprit pas le moindre nuage de déception menaçant de venir tempérer son euphorie. Enola jubilait. Elle voyait enfin se profiler un avenir stable, où aucun fantôme de foetus ne venait menacer leur couple, où Rupert souriait, et où le plus gros conflit conjugal concernait l’identité de celui ou celle qui avait oublié de sortir les poubelles. Cette perspective la faisait rêver. Retrouver un train de vie sain, tellement monotone qu’il en serait presque ennuyeux, avec Rupert à ses côtés et non pas en cavale à l’autre bout du monde. C’était peut-être présomptueux de sa part que de s’imaginer qu’un simple mariage pouvait exaucer ces souhaits-là, mais Enola était une grande rêveuse, après tout. Une grande rêveuse ramenée sur Terre par les lèvres brûlantes de Rupert qui dévoraient les siennes puis par sa main qui la tirait vers lui. Il lui présenta finalement la bague et elle put l’examiner pour la première fois, étant donné qu’elle avait jusqu’ici été trop occupée à mettre fin aux doutes de Rupert pour se consacrer au reste. C’était une si petite chose, et pourtant si superbement ouvragée, qu’elle s’en retrouva momentanément sans voix. Elle discernait quelques traces d’usure, ce qui ne pouvait signifier qu’une seule chose. Elle sentit alors toute la réalité de la situation s’abattre sur ses épaules. Elle allait devenir une Ludlow. Toute trace espièglerie s’évapora alors de son visage et c’est avec une certaine solennité qu’elle lui offrit sa main, d’un geste presque machinal, pour qu’il puisse lui passer la bague au doigt. Son regard finit par se fixer à nouveau sur celui de son fiancé, à qui elle murmura, comme terrifiée à l’idée de briser le moment : « Elle est magnifique Rupert. Tu aurais pas dû te donner tout ce mal. » Elle se permit alors de déposer un chaste baiser sur ses lèvres, parce qu’elle avait été privée de ce privilège pendant plus de dix mois et comptait bien compenser cet outrage.
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MessageSujet: Re: and i'm so sorry (r)   and i'm so sorry (r) EmptyMer 2 Juil - 12:56

Rupert avait sauté le pas. Il avait pris son courage à deux mains, avait plongé tête baissé dans ce gouffre d'angoisse et d'incertitude. Mais comme à chaque fois (ou presque) Enola Flynn était là pour le rattraper, lui fournir un parachute, effacer le doute ou l'inquiétude. C'était comme si, l'espace de cette demande, leurs angoisses mutuelles à propos de leur avenir commun c'étaient soudainement envolées. Rupert envisageait déjà une vie confortable et paisible, presque ennuyeuse mais de cet ennuie rassurant, avec Enola à ses côtés dans une grande maison de banlieue. C'était très certainement cliché et sans doute prématuré, mais l'avenir semblait s'ouvrir à eux, un avenir sans nuages ou zone d'obscurité. Le mariage n'était pas un remède miraculeux, mais paraissait être au moins une béquille soulageant une situation jusqu'alors peut être incertaine qui avait besoin d'être régularisée. Rupert savait que sa longue absence n'avait fait que créer de nombreux dégâts mais il ne comptait plus partir, du moins plus sans elle, et ce petit objet, cette ancienne bague renfermait bien plus qu'un unique voeux, c'était un millier de promesses que Rupert entendait tenir. Quand il la passa au doigt d'une Enola redevenue solennelle il se sentit envahit d'une immense fierté et d'une grande responsabilité. Ce fut tout le poids de son nom qui s'abattit sur lui, tout le poids de ces rêves pour eux, tout le poids de ses erreurs passées, mais aussi tout le poids des non-dits qui pesaient au dessus de leurs têtes tel un glaive funeste. Mais Rupert n'était pas prêt à s'effondrer; il voulait faire face à ces engagements qui faisait la personne qu'il était aujourd'hui. Bien sur il y aurait des choses à améliorer, à changer, certaines desquelles ils devraient parler, mais la demande l'avait emplit d'une nouvelle forme de force, d'un courage nouveau mais aussi d'espoir. Si Enola était tombée sur cette bague ce soir là précisément, ce n'était pas une coïncidence. Il y avait une raison pour que sa main rencontre l'écrin, un signe du destin, un geste divin. Et Rupert ne pouvait en être que reconnaissant. Le baiser de Nola le tira de ses pensées. Il savoura la sensation bien que rapide des lèvres de la jeune femme contre les siennes, geste dont il avait manqué pendant ces longs mois d'absence. « Elle t’attendait. Je voulais que tu l’aies. C’était important… » répondit-il. Par réflexe, il rapprocha encore un peu le corps d’Enola contre le sien. Il aurait aimé à cet instant que leurs corps ne soit qu’un, qu’ils puissent se fondre l’un dans l’autre. Mais la physique ne semblait pas leur laisser cette chance. Alors Rupert opta pour un baiser. Un baiser qu’il débuta en douceur mais qui s’intensifia doucement pour devenir une étreinte passionnée. Une main sur la nuque Enola et dans ses cheveux, l’autre fermement posée sur sa hanche, ils semblaient réapprendre à deux une intimité qu’ils avaient perdu au fil des mois d’absence. Rupert se recula le temps d’une seconde simplement pour souffler ce qui lui trottait en tête depuis de longues secondes. « Je vous aime Enola Flynn-Future-Ludlow. » Un rire s’échappa d’entre ses lèvres mais il reprit rapidement son activité préféré, soit celle d’embrasser chaque parcelle de peau d’Enola qui se trouvait sur le chemin de ses lèvres.
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