And it was love at first sight...☆☆☆Harvard était tellement différent de Cambridge. Les sororités étaient comme des familles. Il y avait des clans et beaucoup plus une rivalité que ce qu’il y avait eu dans mon ancienne université. Sauf que le fait que j’arrivais dans les cycles supérieurs ne devait pas simplifié ma vie d’étudiant. Jusqu’à ce que je décide de me laisser un peu allé. Je me suis réinscrits dans les mêmes activités que j’avais de mon côté de l’océan. Et je l’ai vu… dans le club de débat. Elle était cette petite femme blonde qui dégageait une assurance monstre. À la toute première seconde ou mon regard s’est accroché contre le sien, j’ai su qu’elle était la bonne. Je me rappelle d’avoir eu les mains moites lorsque j’avais tendu la main droites pour dire d’une voix douce : « Enchanté, jolie demoiselle. » Elle avait souri en entendant mon accent. « Charmant, joli monsieur. » Il ne nous avait pas fallu beaucoup de temps avant de sauter la clôture pour la première fois. Sophia McCall était un train qui venait de pénétrer dans ma vie. Elle a été la femme qui m’a profondément changé. Pour elle, j’aurais fait un tas de connerie. Elle valait tellement la peine. Elle a transformé cet homme un peu plus timide en un homme extrêmement social. Elle a aussi été celle qui m’a amené à faire un peu plus la fête. Nous avons doucement commencé à nous fréquenter officiellement en 1997. Elle était à sa toute première année, j’étais en première année de maîtrise. Et à peine un an plus tard, je la demandais en mariage. Je savais qu’elle était la bonne pour moi. Elle était la meilleure amie que je n’avais jamais eue. Je voulais absolument être à ses côtés pour toujours. En décembre 1999, j’étais en train d’attendre sur le bord de l’autel. Dans mon costume bien ajusté, j’avais l’air d’être un homme. Mais je me sentais comme un gamin. Il y avait nos parents d’assis. Mes parents l’avaient rencontré à quelque reprises. Mais peu n’importe qui était présent dans la salle, moi, je n’avais d’yeux que pour cette petite blondinette qui descendait l’allée avec un pas aérien aux pas de son père qui me donnait aujourd’hui sa petite princesse – la cadette de ses trois filles. Je savais que j’étais chanceux. J’avais tellement la gorge tendue lorsque je dis d’une voix romantique mes vœux : « Je promets que je vais être à tes côtés pour toujours. Pour le meilleur et pour le pire. Jusqu’à ce que la mort nous sépare. Je veux apprendre à te connaître encore plus à tous les matins. » Je lui passais la bague au droit et j’ai relevé le voile pour lui poser un baiser sur ses lèvres. Elle était mienne. Les cadeaux de mariages ont changés selon sa famille et la mienne. Ses parents nous ont offert un trousseau pour meubler notre appartement. Mes parents nous ont donné une clé pour une maison de retraite dans la Barbade et deux billets d’avions. C’est d’ailleurs là-bas que nous avons passé notre voyage de noce. Au fur et à mesure que nous approchions de la fin de nos études, nous avons commencé à réfléchir sur ou nous voulions nous établir suite à la fin de nos études. Une partie de moi voulait retourner dans mon Angleterre natale… Mais Sophia avec ses beaux grands yeux réussit à me convaincre d’atterrir à Canonsburg. J’ai postulé pour un poste de policier alors que j’étais bien plus qualifié et ma femme a ouvert un bureau d’avocat spécialisée en famille et nous sommes devenus une famille respectable du quartier.

Children are smarter than any of us. Know how I know that? I don't know one child with a full time job and children.☆☆☆Après le mariage était venu très naturellement le fait d’avoir des enfants. Nous voulions surtout attendre d’avoir une place stable. Nous avons commencé de penser à concevoir un enfant en 2002. Il nous a fallu un peu plus d’un an et demi d’essai pour voir une petite croix bleue sur un test. Pendant neuf mois, j’ai été l’homme le plus attentif possible. J’étais complètement hypnotisé par la courbe de son ventre. Quand mon cellulaire a sonné en mai 2005, mon cœur a explosé de joie. J’étais en plein milieu d’un quart de travail. Mon cœur a vibré presque sur l’immense plaisir que j’ai ressenti. J’ai réussi à parler au shérif de l’époque. J’étais heureux tellement heureux en conduisant. La journée où je suis devenu père était le plus beau jour de toute ma vie. J’étais passé de simplement pouvoir serrer le ventre de ma magnifique Sophia a pouvoir prendre dans mes bras ce petit bout d’être humain que nous avions fait. Mon premier né était un petit garçon. C’était un petit pou d’à peine quelques secondes et j’étais tellement sous le charme de ce petit être humain. J’ai appris à composer avec la paternité et le métier de policier. Si je peux dire quelque chose, c’est que la cohabitation entre ses deux est quelque chose qui n’est pas nécessairement facile surtout que je commençais à m’ennuyer sur le terrain. Mon couple étant plutôt connu dans Canonsburg, j’ai tenté de me faire élire pour une première fois à titre de shérif et j’ai réussi en novembre 2006. J’ai occupé ce poste pendant deux termes et un an d’un troisième. Si Alexander était mon trésor, nous avons été complètement heureux d’apprendre que nous attentions un deuxième enfant. Ma femme a donné naissance à notre petite princesse – Ariel. Vivre avec deux enfants, c’est compliqué. Vivre avec ce métier que j’avais était autant compliqué. Mes horaires n’étaient pas nécessairement les meilleurs. Mais nous avons eu la chance de composer avec une magnifique petite voisine – Lou-June qui nous a permis d’avoir une gardienne et qui nous a laissé du temps pour nous parfois – un soir par moi.

I believe in heaven. I also believe in hell. I've never seen either, but... I believe they exist.☆☆☆Je courais sur un tapis roulant en début de 2012 – les excès du temps des fêtes m’avait fait prendre un petit peu de poids et je n’avais pas l’intention d’avoir cette apparence. J’ai senti une première douleur dans le bras gauche. J’ai arrêté et j’ai été surpris par la douleur. Il m’a fallu un petit moment pour que je comprenne vraiment ce qui se passait. J’avais mon bilan annuel en juin. J’ai choisi d’attendre. Je ne voulais pas inquiéter Sophia. Nous avions une fille qui avait tout juste quatre ans et un fils de 7 ans. C’était tellement difficile. Pour être à la bonne hauteur, il ne fallait pas que ça paraisse. Je venais d’être réélu pour un troisième mandat. Quand j’ai parlé de mes symptômes à mon médecin, il m’a conseillé d’en parler à Sophia. Ce que j’ai fait quand j’ai eu un nom à mettre du ma condition : arythmie cardiaque. Mon docteur m’a conseillé dès mon diagnostique de laisser tomber mon boulot et de me trouver quelque chose qui irait mieux avec mon état cardiaque. J’ai choisi de terminer mon terme – ce n’était que quatre ans avant de me trouver un truc. Pourquoi pas un travail de professeur à l’université. J’ai informé quelques rares personnes autour de moi de mon état… mais je dois avouer que la plus part du temps, je m’arrange pour que personne ne le sache.

Everything has changed ☆☆☆ Sur mon lit de mort, atteint d’Alzheimer, je me rappellerais de cette terrible journée ou tout avait changé. La journée avait pourtant bien commencé. Jusqu’à ce que je reçoive cet appel sur la radio de mon automobile. « Prise d’otage au supermarché » je n’ai jamais conduit aussi vite de toute ma vie. Nous avions accès aux caméras et j’ai senti un frisson m’envahir. Il y avait dans la supérette une femme blonde qui avait l’air d’avoir plus ou moins la taille de ma femme. Mais je n’ai sérieusement pas pensé que ça pourrait être elle. Normalement, sur ce genre de scène, j’aurais dû demander à mon adjoint d’intervenir. Mais quand un de nos agents a réussi à pénétrer dans la place et à arrêter le tireur, je n’ai pas pu me retenir d’intervenir. Je ne pouvais pas rester à l’arrière et attendre que mes hommes voient ceci. Malgré l’avis médical, je me suis vu partir à courir. J’ai trouvé le corps de Sophia dans l’allée numéro 4. À la vision de son corps, j’ai senti un grand frisson m’envahir. Je me suis penché vers elle et je l’ai secoué doucement. « So… Sophia? », Dis-je d’une toute petite voix qui tremblait. C’était impossible que ce soit elle. Elle était beaucoup trop jeune pour être morte. Nous avions deux enfants à la maison. Je me suis relevé. Mes mains tremblaient sur le poids du stress. Je me suis tourné vers un autre des agents qui était sur place. Il y avait trop de sang autour de Sophia. Mon cœur battait la chamade. « Vous allez bien, chef? » me demanda l’agent. Je me suis redressé. J’ai senti une larme coulée le long de ma joue. Je n’arrivais absolument pas à parler. Je me redressais en m’appuyant sur l’allée. Je fermais les yeux. « Non. Je ne vais pas bien. » Murmurais-je d’une toute petite voix. Je rouvris les yeux. Ma vision était floue. L’agent s’éloigna. J’ai fait un pas en sa direction et je me suis écroulé sur le sol. J’étais chanceux que la personne qui me trouve sache pour mon état. Elle est allée chercher un ambulancier. J’étais encore conscient. Avec leur aide, j’ai marché jusqu’à l’extérieur de la place. On m’a reconduit à une ambulance. Il n’y a qu’à l’intérieur de cette voiture fermée que je consentis que l’on me regarde. Je fus mis sous oxygène et amener à l’hôpital où l’on me donna une batterie de test. Pour la majorité des gens, on croit que la raison pour laquelle je suis parti de la supérette ce jour-là fut en raison d’un choc post-traumatique. La réalité était tout autre. Quand mes enfants vinrent me voir à l’hôpital, je ne savais même pas par où commencer. Blottis les trois dans un lit, nous avons passé une nuit à pleurer et à nous rappeler de tous les bons souvenirs de notre chère Sophia.

The loneliest people are the kindest, The saddest people smile the brightest. The most damaged people are the wisest.☆☆☆ Un peu plus d’un an s’était écoulé depuis. J’aurais aimé pouvoir dire que j’avais su comment rebondir sur mes pieds. Je suis chanceux. J’ai mes enfants. Sans eux, je ne sais pas trop où je serais. Ariel semble avoir complètement oublié sa mère. C’est une magnifique petite princesse qui croit aux contes de fées. Alexander est en colère. Il ne comprend pas pourquoi c’est arrivé. Je les garde auprès de mois. J’ai complètement axé ma vie sur mes enfants. J’ai pris la décision de les élever à la maison. Pour l’instant, ça me rassure de pouvoir passer le plus de temps possible à leur apprendre la différence entre le bien et le mal, à leur apprendre à compter, à lire et à écrire. Si devant mes enfants, je m’assure que rien ne se voit, je peux avouer que la solitude m’accompagne à chaque jour, que la tristesse est comme une deuxième personne et que je porte et que mes blessures sont portés comme un coup de couteau dans mon cœur. Devant les gens, j’affiche un sourire et je suis gentil. Personne ne le voit… du moins la majorité du temps. J’ai encore de la chance dans ma malchance. Je peux compter sur plein de gens autour de moi. J’ai beau être en désastre, j’ai la petite Lou-June qui est maintenant devenue un adulte et qui passe parfois à la maison pour m’aider à m’en sortir avec deux enfants. J’ai de la misère à prendre son aide parce que je crois que je peux m’en tirer tout seul même si je suis malade, je suis un bon père. J’ai aussi un des cousins de ma femme qui passe souvent et sa femme qui vient souvent me chercher pour me pousser à aller plus loin. Je sais que Savee aimerait que je me retrouve un boulot. Mais je suis loin d’avoir le courage de lui dire que je ne peux pas retourner travailler comme si de rien n’était parce que mon docteur ne veux plus que je travaille. J’avais beau prétendre que ma situation cardiaque était stable, c’était de me mentir… mes arythmies sont de plus en plus fréquentes et je sens ma vie qui part en couille en me demandant sans cesse ce que j’ai fait pour en arriver à avoir 38 ans et à élever seul mes deux gamins. Qu’est-ce qui va leur arriver si je ne suis plus là?