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Le cours de littérature était celui qu’Elsa préférait. Du moins, jusqu’à il y a quelques jours. Elle avait toujours aimé la littérature plus que tout : acheter un livre, le lire, l’aimer, pleurer, recommencer. Et puis, pour ne rien gâcher, elle avait ce cher monsieur Wilkerson en professeur. Au début de l’année, elle avait rencontré Bianca. Jeune, beau, passionné. Il était le genre de professeur que les filles adorées. Et, même si elle était toujours aussi triste à cause de la mort de son frère, les heures de cours de littératures lui permettait d’oublier un peu de son chagrin.

« Hum n'oubliez pas la dissertation pour mardi prochain. » Elsa releva la tête, le cours était fini. Les gens remballèrent leurs affaires en quatrième vitesse. La jolie blonde fit de même, voulant s’échapper le plus vite possible. Elle se sentait terriblement mal depuis que Bianca et elle avait… passé plus de temps que prévu ensemble. Et elle ne tenait absolument pas à rester là seule avec lui. « Et mademoiselle Hudson, j'aimerais vous parler cinq minutes. » Mince alors. Il était trop rapide. Elle ne pouvait pas partir, mais elle ne voulait pas rester pour lui parler.

Elle s’avança doucement vers le bureau de son professeur, les joues tournant déjà au rouge. Après une petite minute, tous les étudiants avaient quitté la salle et les deux personnes se retrouvèrent seules. Elsa ne dit rien, laissant Bianca parler d’abord. Après tout, c’était lui qui avait demandé à la voir. « Alors, je t’écoute. » lui lança-t-il forcément. Elsa sourit doucement, trouvant cette réplique ridicule. « Tu… m’écoutes ? » commença-t-elle doucement, pour être sûre que personne n’entende. Après tout, elle n’était pas censée tutoyer son professeur. « C’est toi qui a demandé à me voir, Bianca. » Elle ne savait pas trop quoi dire. Elle ne savait même pas si elle pouvait encore l’appeler par son prénom, ou si leur relation devait simplement redevenir une simple relation professeur/étudiant. Elle regrettait terriblement d’avoir craqué ce soir-là, et se sentait plutôt honteuse. Elle n’était pas du genre à coucher en dehors d’une relation amoureuse, mais Bianca avait ce quelque chose en plus qui l’avait fait totalement craqué.

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« Tu m’évites. » Elsa leva les yeux au ciel. Bravo, se dit-elle. Il l’avait au moins remarqué. Très vite, elle se rendit compte que ce n’était pas vraiment le moment d’avoir une telle discussion avec Bianca. Elle était terriblement énervée, pour aucune raison. Cela lui arrivait, de temps en temps. De plus en plus, à vrai dire, surtout depuis la disparition de son frère.

Elle prit une petite inspiration, essayant tant bien que mal de se calmer. « Est-ce que je peux faire quelque chose contre ça, ou … » Elle attendait que le jeune professeur finisse sa phrase, et ne voyant qu’il ne comptait pas continuer, elle haussa les épaules. « Je ne t’évites pas. » Elle se mordit la lèvre inférieure. Si, tu l’ignores, idiote. Elsa détourna le regard avant de reprendre la parole.  « Je veux dire … Je sais pas. » C’était débile, mais elle ne savait pas comment agir. Elle essayait d’être mature, d’avoir l’air adulte et, en même temps, tout ce qu’elle faisait lui donner l’impression d’être une gamine de quinze ans. Ignorer Bianca, par exemple. C’était débile et tout sauf mature.

Elle releva le regard sur le jeune homme. Elle fit un petit sourire. Elle avait tout sauf envie de se disputer avec lui, surtout ici, en plein milieu de la fac. « Je ne comprends pas pourquoi c’est important pour toi, de toute façon. C’était… qu’une soirée. Trouve une autre étudiante qui réagira mieux. » A la minute où ces mots sortirent de sa bouche, Elsa se rendit compte qu’elle n’aurait pas dû. Elle baissa la tête et rougit légèrement. Elle était en colère, certes, mais elle ne savait même plus contre qui. A ce moment-là, c’était surtout contre elle et son manque de maturité.