But my head's filling up fast with the wicked games, up in flames

Je me réveille dans les draps froissés et chauds, mais pourtant tellement confortables. Le soleil se lève à peine et remplit la salle d'une lumière jaune assez agréable. Je suis en sueur et j'ai du mal à bouger mon corps. Je me retourne vers l'homme à mes côtés, il a l'air apaisé et serein, presqu'à l'opposé de la personne qu'il était hier quand attrapait mes cheveux et tirait ma tête en arrière. Il a toujours l'ai stressé ou préoccupé autrement, même quand on discute en fumant sur le canapé. C'est con, mais ça me fait sourire de le voir comme ça. Je l'écoute respirer pendant quelques minutes avant de quitter lourdement le lit tout en attrapant mon caleçon sur le sol. Je fais mon chemin jusqu'à la cuisine tout en enfilant mon sous-vêtement, ce qui me demande beaucoup, beaucoup d'effort, vu mon état. Je laisse couler l'eau quelques instants avant de plonger mes mains dedans et de les porter à mon visage.

Je fous quoi ici ? Je fous quoi ici ? Je répète ces mots dans ma tête, pendant que les gouttes d'eau coulent sur mon visage. J'aime être avec Bianca, mais je n'ai pas l'impression d'être à ma place quand je suis chez lui, après avoir dormit dans le lit où Max dormait, où lui et Bianca faisaient l'amour. Je pense à ça et ça me fait sourire. Je me pose sur une des chaises et j'allume un joint que j'avais caché dans un paquet de cigarettes posé sur la table. L'appartement est assez grand pour une seule personne. Je pense à ça et je me rappelle que quelques mois plus tôt, il y avait deux personnes qui vivaient ici et ça me rend triste.

Je prends une grande bouffée sur le joint, trop grande même et je sens ma tête tourner. J'ai remarqué que j'avais tendance à faire ça quand je suis stressé, mais les effets de l'herbe balayent tous ces sentiments. Quand j'ai fini le joint, le soleil est maintenant bien levé et la lumière jaune a laissé place à une lueur grise. Je pose ma tête conte le mur gelé derrière moi en regardant le plafond, pas vraiment sûr pourquoi. Je ferme les yeux et ma tête tourne tellement que j'ai l'impression de vraiment de la chaise, mais sans jamais toucher le sol, juste une chute sans fin, jusqu'à ce que j'ouvre les yeux et que je me retrouve de nouveau dans cette cuisine.

Je place mes mains sous mes cuisses, en attendant que Bianca se réveille.

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Quand il entre dans la salle, sa voix me fait sursauter un petit peu. C'est peut-être le joint qui me fait baisser ma garde, ou tout simplement que je ne suis pas habitué à être avec quelqu'un le matin. Généralement, je pars dès qu'on a fini, pour éviter des situations ringardes et gênantes comme celle-ci. Il regarde le mégot du joint que j'ai posé sur la table et je pose ma main dessus pour le cacher, en espérant qu'il n'ait pas eu le temps de voir ce que c'était, puis je me rends compte que l'odeur me trahit déjà assez. Je le regarde dans les yeux pour voir sa réaction, il a la gentillesse ne rien dire, bien plus gentil qu'hier quand il me baisait dans son lit.

Il me propose du café et presque machinalement, je me lève pour lui répondre. « Oui. » Je dis ça avec une voix incertaine et cassée. Je me sens nu face à lui, seulement en sous-vêtement, je croise mes bras contre mon torse en m'adossant encore plus contre le mur glacé. La nuit dernière, je ne suis pas allé travailler pour être avec lui, hier je trouvais que c'était une bonne idée, mais maintenant je commence à regretter. Et si quelque chose c'était passé au cimetière pour une fois ? En me disant ça, je repense à cette nuit où Bianca était venu me voir et que j'étais complètement bourré -c'était l'hiver et je cherchais un moyen de me tenir chaud- que j'avais du mal à tenir debout et avoir des propos cohérent. J'avais fini par lui tailler une pipe dans la salle de garde. Ça me fait sourire de repense à ça. Putain j'ai vraiment l'impression que tout ce qu'on fait c'est baiser.

Il me tend la tasse et le la prend en « Je le bois bite et je pars. » Il me faut quelques secondes pour me rendre compte de ce que je viens de dire. « Vite ! Je veux dire vite... » Je baisse les yeux en me sentant idiot. Je déteste les lapsus, ils en révèlent tellement sur notre personnalité. Je me déplace contre le mur pour même un maximum de distance entre lui et moi, mais la salle à soudainement l'air d'avoir rétrécit. Je ne sais même pas pourquoi je suis si tendu, c'est pas comme si c'était mon père et qu'il n'avait jamais entendu quelque chose comme ça.

En rampant contre le mur, je me tape contre une étagère et je sens quelque chose tomber sur mon épaule puis sur le sol. Je me retourne pour voir de quoi il s'agit. En me retournant, je sens mon pied écraser la paire de lunettes qui vient de tomber de l'étagère.

Je porte mon pied à mes mains pour enlever les morceaux de verres plantés dans ma chair avant de me rendre compte à qui la paire appartenait. Max. Max définitivement, je les avais déjà vu sur des photos. A cette réalisation ma tête tourne comme si je venais de me prendre un coup de poing. Je me redresse vers Bianca. « Je... Je suis vraiment désolé. »

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J'aimerais pouvoir dire que je ne veux pas qu'il continue. J'essaye de me convaincre que j'ai envie de le repousser, de partir et me cacher à l'arrière de ma voiture pour toujours. J'ai cassé les lunettes de Max et lui il est à genoux en face de moi. J'ai presque envie qu'il me foute un poing, je le mériterais. J'aimerais aussi pourvoir dire que mon érection est due à la peur ou au joint, mais ce serait mentir. Pour être honnête, au fond de moi j'ai surtout envie qu'il me retourne et qu'il me défonce sur le sol jusqu'à ce je ne sente plus le bas de mon corps. Il se relève et se place en face de moi et je ne sais pas comment je suis censé le prendre. « Fais attention, s'il te plait. » Il devrait être en colère non ? En tout cas, je sens pleins de sentiments passer dans mon corps trop vite.

Je m'éloigne légèrement de lui pour pouvoir remonter mon caleçon et m'approcher du frigo. J'ouvre la porte et je saisis une bière que je décapsule à l'aide d'un coin de table. Il n'est même pas 8 heures du matin et je suis déjà en train de boire. J'avale la moitié de la bouteille en un coup et je me rends compte tout de suite qu'il s'agissait d'une mauvaise idée quand je dois poser une main sur la table pour ne pas tomber. Je ne devrais pas boire avec lui, j'ai peur de perdre le fil, de me tromper dans mes mensonges. Après tout, presque tout ce qu'il sait sur moi est faux. Pour lui, je suis orphelin. C'est mieux de lui dire ça que d'avouer qu'ils sont partis dès que j'ai eu 18 ans, qu'ils préféraient ça plutôt que vivre avec un déchet comme moi. Je baisse ma tête vers l'arrière pour faire passer le choc et retenir mes larmes. « Je suis désolé... Puis au final, ce ne sont que des lunettes. »

Merde, dans ma tête, cette phrase était innocente. J'ai envie de vomir et ma tête tourne. Au fond de moi j'ai l'impression le faire exprès, de vouloir voir Bianca craquer ou de le pousser dans ses retranchements. Je me sens tellement con. Je sourie dans le vide comme si je n'avais rien dit. Le regarder me semble impossible. Je ne veux pas parler, de peur d'encore dire quelque chose de mal. Je sais parfaitement ce qui pourra nous faire taire tous les deux.

Je me retourne vers Bianca sans pouvoir le regarder dans les yeux - en franchement, ce n'est pas ça qui m'intéresse à l'instant présent- j'attrape son t-shirt et je le pousse sur la chaise. Il est plus grand et plus baraqué que moi, mais j'y arrive simplement, je suis plus fort que je le laisse paraitre. Je laisse mon corps tomber entre ses jambes sur le sol dur, avant d'enlever son caleçon. Je ne veux pas le laisser parler, j'ai peur qu'il me dise d'arrêter. Je porte mes lèvres sur ses jambes, pas très sûr de quoi faire. J'embrasse chaque centimètre de sur quoi ma bouche peut se poser avant de remonter jusqu'à son entrejambe. Je lève mes yeux vers les siens et je reste comme ça quelques instants, j'essaye de lui montrer que je suis désolé. Je prends son poignet et place sa main dans mes cheveux, il peut faire ce qu'il veut, il le mérite.

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Je suis entre ses jambes, prêt à le sucer et une seconde plus tard, je sens sa grande main autour de ma gorge me soulever jusqu'à ce que nous nous retrouvions tous les deux debout. Je n'arrive plus à respirer, ma vision devient noire et tout mon corps lourd. Bianca dit quelque chose, mais je n'arrive pas à entendre, je préfère me concentrer sur ma respiration. . Je place mes mains autour de la sienne pour le forcer à serrer plus fort. Ce serait mentir de dire que je n'aime pas être comme ça. J'adore ce sentiment : comme si mon âme sortait totalement de mon corps ou quelque chose comme ça -que je n'arrive pas à expliquer- et je veux qu'il continue. Mes poumons sont vraiment vide maintenant, ma gorge me fait mal dès que je tente de respirer et le plaisir se mélange à la panique. Je ne sens plus rien si ce n'est ma gorge.

C'est à cet instant qu'il me lâche en me poussant vers l'arrière. Ma tête se mange violemment le carrelage. Je ne savais pas que Bianca avait autant de force. Je veux dire, quand on baise il prend toujours les dessus, mais pas à ce point. Je suis censé avoir mal ou quelque chose comme ça, mais j'ai connu vraiment pire, un jour mon frère m'a cassé le nez juste pour rigoler alors ma tête éclatée sur le sol et une tentative d'étranglement, c'est les vacances pour moi. Je ne peux pas l'expliquer, mais je suis encore plus excité maintenant. J'ai vraiment envie de lui. Il s'approche de moi et dit quelque chose, mais je suis toujours désorienté donc je n'en prends pas en compte.

La seconde d'après, il me porte jusqu'à son lit dans ses bras et c'est à cet instant que je me rends compte à quel point j'aime Bianca. C'est con, mais j'aimerais être plus que sa salope. Quand je suis avec lui, peu importe ce qu'il me fait, je me sens bien et ça ne m'était plus arrivé depuis que j'ai cassé avec Liz. Je veux le prendre dans mes bras, le faire sourire, lui dire que je l'aime, mais j'ai peur que ça casse tout ce qu'il y a entre lui et moi. C'est peut-être pour ça que je lui dis ces choses blessantes, comme ça il ne m'oublie pas.

Je vais m'occuper de toi, je vais m'occuper de toi, je vais m'occuper de toi. Ces mots résonnent dans ma tête. Il doit me détester, c'est sûr même, il vient d'essayer de m'assassiner. Je me redresse en posant mon dos contre le mur. « Bi...Bianca ? » Je murmure en le voyant se tenir près de la porte tout en laissant enfin couler mes larmes que je retiens depuis maintenant facilement 30 minutes et en baissant ma tête pour qu'il ne remarque pas. J'emmêle mes doigts entre mes jambes. « Quoi qu'il arrive, s'il te plait, ne me déteste pas. » Je lève mes yeux vers lui et je perds le contrôle. Dieu ce qu'il est beau dans la lumière du matin. Je me lève du lit et je m'avance vers lui et l'arrière de ma tête commence à me faire réellement mal.

Je me jette contre lui et entoure son torse avec mes bras, mes mains bien ancrées dans son t-shirt et mon visage posé contre son torse. Mon envie de baise est passée maintenant, je veux juste rester comme ça, contre lui à écouter son coeur battre. C'est tout ce que je veux, écouter son coeur battre et qu'il ne me déteste pas.

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"Le jour où je te détesterais vraiment tu ne seras pas en état de le constater." S'il a dit ça pour m'intimider, je dois avouer que ça marche, mais ça a aussi pour effet de m'exciter. Je suis toujours collé contre son torse, à fixer le mur à côté de nous. "Jamais". Je m'agrippe encore plus fort à son t-shirt juste pour me sentir plus sécurisé. Il attrape mon menton et relève ma tête. "Jamais". Je fixe ses yeux comme si ça allait m'aider à lui dire quelque chose, mais rien ne viens alors je me penche vers l'avant et j'embrasse ses lèvres. Sa langue a un gout de café et j'aime ça. Le manque surement, au final je n'ai pas eu le temps de finir ma tasse. Quelques instants plus tard, je quitte sa bouche et recommence à le fixer. C'est peut-être parce que je suis fatigué et tout, mais il n'a jamais été aussi beau : ses cheveux, ses yeux, sa bouche, son corps, même ses cernes... Si je devais mourir aujourd'hui, c'est lui la personne qui me manquerait le plus. «Je t'aime. » Tout en disant cette phrase, je me rends compte de ce que je viens de sortir. C'est vrai, je l'aime, mais ce n'est pas vraiment quelque chose que je suis supposé dire comme ça. Les mots ont des conséquences et je semble l'oublier ces derniers temps.

Je l’écarte de lui et je reste là quelques secondes –qui me paraissent plus comme des minutes – à regarder le sol. Je me sens con, ce qui semble devenir une habitude depuis ce matin et je décide de faire ce que je fais de mieux : me dépraver.  Je me rapproche de lui et j’attrape sa main en le tirant vers le lit et je le force à s’allonger dessus. Je tire son caleçon vers le bas et le jette à l’autre bout de la salle. Cette fois j’irai jusqu’au bout, je m’en fou de ce que Bianca veut, de toute façon il est toujours partant pour ça. Je place ma bouche sur ce qui se trouve entre ses jambes et je commence à bouger ma tête de haut en bas. Je veux que Bianca fasse les bruits qu’il fait quand il jouit, je veux qu’il embrasse mon cou tout en tirant mes cheveux, je veux qu’il caresse mon corps. Il a cette façon de toucher les gens, je ne peux pas l’expliquer, mais c’est génial.

A un moment, je commence à en avoir marre, alors je remonte de son entrejambe à son visage et l'embrasse son cou puis son visage pour finir sur ses lèvres. A cet instant, je remarque que tout ce temps, je n'ai pas lâché sa main, donc je le fais. Je passe mes doigts contre les veines de son bras.

Puis, je regarde ses yeux. « Bianca, t'es la personne la plus fantastique que j'ai jamais rencontré... » J'inspire de l'air et marque une pause, comme si j'allais dire quelque chose de plus, mais rien ne vient, car il n'y a rien d'autre à dire.