Mail envoyé le xx/05/14.

Tyrion,

Tu te demandes sans doute pourquoi je t’écris ces lignes, après tout ce temps. La vérité, c’est que tu me manques. Comme quand tu es parti de la maison pour voyager ici et là. Tu te souviens combien je t’ai supplié de ne pas partir, les jours précédant ton départ ? Tu avais envie de voir le monde, soupirais-tu, une lueur d’aventure au fond des pupilles. Alors je t’ai laissé partir. Deux ans plus tard, Valery était là. Je n’étais plus seule. Puis tu es revenu. Enfin, façon de parler. Je n’ai jamais compris pourquoi tu ne t’es pas installé ici, à Canonsburg. On aurait pu être voisins. Mais déjà, tu n’étais plus le même. Tu avais arrêté tes blagues débiles, tes jérémiades sur tout et surtout sur n’importe quoi. Autrefois, ça me tapait sur les nerfs, mais à présent, tout ça me manque. C’est vraiment absurde, tu me diras – et tu auras raison, je suppose.

Oui, comme je l’ai déjà dit, tu me manques. Plus que jamais. Je ne sais pas ce qui me prends de t’écrire cela, de te demander cela, mais j’aimerais que tu reviennes. Pour moi. Je sais que tu as beaucoup de travail, mais cela fait des mois que je ne t’ai pas vu. C’est peut-être égoïste de ma part, mais tant pis. J’avais besoin de te le demander, tu comprends. Par écrit, parce que, tu me connais, je m’exprime bien mieux ainsi. Et aussi parce qu’au téléphone, j’aurais été pitoyable. Ça fait des jours  que je passe mes journées au lit et que je n’ai pas pris un vrai repas. Pitoyable, n’est-ce pas ?

J’espère te voir bientôt.

Bridgess.